En kayak, il tente de faire entrer 10 kg d’héroïne au Québec

Un Américain qui s’est fait coincer par des agents frontaliers alors qu’il s’apprêtait à traverser en kayak vers le Québec avec 10 kg d’héroïne devra purger 57 mois de prison au Vermont.

Freddy J. Rodriguez, un résident du Rhode Island, espérait s’en sortir sans devoir aller derrière les barreaux. Il a plutôt écopé, au début de la semaine, de près de cinq ans de prison.

Dans la nuit du 18 au 19 septembre 2023, des agents frontaliers américains ont aperçu un bateau se diriger près d’une berge du lac Champlain, dans la petite localité de Highgate, au Vermont.

Ce secteur a plusieurs fois été décrit par les autorités comme ayant des «points de départ pour les événements de contrebande en direction du nord ou d’atterrissage pour ceux vers le sud».

Au même moment, Rodriguez se trouvait sur une plage privée d’un logement qu’il avait loué à court terme et tentait de placer un sac sur son kayak. Il projetait d’aller rejoindre le navire.

Lorsqu’il a vu les agents frontaliers, l’homme de 40 ans a tenté de fuir à pied. Mais, après une dizaine de mètres, il «a trébuché, est tombé et a laissé tomber le sac qu’il portait», mentionne-t-on dans l’acte d’accusation.

Les officiers ont alors pu saisir le sac, qui contenait plusieurs objets en forme de briques. Les analyses ont finalement démontré qu’il s’agissait d’environ 10 kg d’héroïne.

Les autorités n’ont pas pu localiser le navire dans la baie Missisquoi, située au nord-est du lac Champlain, en raison des conditions météo.

Plusieurs voyages

Rodriguez se serait fait promettre de grandes quantités d’ecstasy et d’argent contre cette livraison de drogue, selon des messages textes retrouvés dans son cellulaire.

Son camion F-150 possédait aussi une trappe sophistiquée sous les sièges arrière, souvent utilisée pour le transport de drogue ou d’argent. 

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Rodriguez aurait avoué à des agents avoir livré des briques de drogue à plus de 10 reprises à l’intérieur des États-Unis avant d’être coincé. Il n’avait toutefois aucun antécédent criminel.

Il était aussi connu des services frontaliers en raison «d’événements antérieurs de contrebande de marijuana [qui ont fait l’objet d’enquêtes] au New Hampshire», selon l’agent Brian Wilda.

«Pas un trafiquant professionnel»

Rodriguez a plaidé coupable à une accusation de complot d’exportation d’héroïne déposée l’an dernier. Son avocat l’avait dépeint comme un gestionnaire immobilier dont la conduite avait été «alimentée en partie par le fait de gagner de l’argent facilement», mais qui n’était pas «un trafiquant professionnel».

«En raison de son âge et de son histoire personnelle unique, il est une personne capable de se réformer sans avoir besoin d’être incarcérée», plaidait-il.

Freddy Rodriguez devra respecter une probation de trois ans à sa sortie de prison.

– Avec Nicolas Brasseur, Bureau d’enquête