[EN IMAGES] Louis-Jean Cormier au FEQ: la force du collectif
Louis-Jean Cormier domine un programme québécois relevé


Cédric Bélanger
Louis-Jean Cormier en spectacle, c’est bien. Louis-Jean Cormier en spectacle avec 10 musiciens et choristes, c’est encore mieux.
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Tête d’affiche d’une carte québécoise relevée au parc de la Francophonie, mercredi, Louis-Jean Cormier s’est servi à bon escient de la force de frappe de ce collectif, mené de main de maître aux claviers par son complice de longue date François Lafontaine, pour donner de nouvelles couleurs aux chansons de ses récents albums Quand la nuit tombe et Le ciel est au plancher.
Il avait même le luxe de compter sur Marie-Pierre Arthur et Erika Angell au chœur. Rien que ça.

En ouverture, l’hypnotique et lente introduction jazz de Le large, qui mettait d’emblée en valeur une section de quatre cuivres, a d’ailleurs servi d’avertissement : Louis-Jean Cormier n’allait pas s’en tenir aux arrangements originaux des 16 titres au programme. Rien n’a été totalement dénaturé, mais on partait à l’aventure.
Pour l’amateur occasionnel, ça pouvait être déstabilisant. D’ailleurs, plus la soirée avançait, plus le parterre perdait du monde. Par contre, pour les mélomanes et les mordus de Cormier depuis l’époque de Karkwa, c’était un délice.
Tout tombe à sa place et Le ciel est au plancher, par exemple, ont grandement bénéficié de ces remodelages scéniques, la première s’étirant longuement dans un hypnotisant segment instrumental.
De son propre aveu, Louis-Jean Cormier avait les émotions à fleur de peau. Au piano, alors qu’il avait une pensée pour son père décédé, Louis-Jean Cormier avait l’âme à vif en chantant Croire en rien, laquelle a servi de tremplin à une très belle L’ironie du sort, un chavirant crescendo sur le deuil, dont la puissance émotive a été décuplée par l’union des forces vives de la troupe.

Jusqu’à la toute fin, le travail d’équipe a été payant, en particulier avec Je me moi, embellie de fringants arrangements funk, et une furieusement rock St-Michel.
Cassidy : exubérante rockeuse
Lou-Adriane Cassidy demeure un secret trop bien gardé sur la scène musicale d’ici. Face à une foule de début de soirée qui a tardé à se laisser convaincre, la jeune artiste de Québec a donné une exubérante et réjouissante démonstration de rock and roll.

Chez Lou-Adriane Cassidy, le rock dans ce qu’il a de plus viscéral l’emporte sur la pop. Preuve à conviction, la pièce Ce qu’il reste, qui s’est envolée dans une intense transe psychédélique. Pendant que Cassidy, à genoux, balançait la tête dans tous les sens, les guitaristes Raphaël Laliberté-Desagnés et Alexandre Martel jouaient comme des possédés.

L’étape suivante sera de rallier les masses. Ce diamant brut a les outils qu’il faut pour y parvenir.
Vallières : intergénérationnel
Au cœur de cette affiche québécoise, le public du FEQ a pu renouer avec l’un de ses favoris de longue date, Vincent Vallières.

Après la décharge électrique de Lou-Adriane Cassidy, Vallières a opté pour une entrée en matière planante sur les ailes de Le jardin se meurt, avant de vite hausser le rythme avec Ensemble parmi les autres.
Tranquillement pas vite, le rock a repris sa place privilégiée quand Vallières et sa troupe se sont lancés dans une robuste OK on part. Sans perdre une seconde, ils ont enchaîné avec Homme de rien, pendant laquelle on a vu plusieurs gamins, tous âgés de moins de 10 ans, savourer le moment, les bras en l’air sur les épaules de leurs parents.
Comme s’il n’était pas déjà assez bien accompagné par ses cinq musiciens, la visite surprise de Louis-Jean Cormier a donné une jouissive Le temps passe avant la désormais incontournable communion lumineuse d’On va s’aimer encore.