[EN IMAGES] Le luxe de classe mondiale à la façon Montréal au Royalmount
Le Journal a visité le mégaprojet aux 1000 rebondissements qui ouvre ses portes jeudi après une saga de 10 ans

Julien McEvoy
Entourés de 2000 travailleurs casqués et d’un bruit de chantier aux décibels élevés, les premiers visiteurs ont pénétré dans le fameux Royalmount, mardi.
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«Au début, tout le monde nous bitchait. Ça prend du courage, de la détermination, de la résilience... et un peu d’argent», a lancé Claude Marcotte, associé chez Carbonleo, au sujet de la réalisation et de l’inauguration du mégaprojet.

La visite était réservée aux médias. Le public est convié dès jeudi à l’ouverture officielle, ce qui laisse moins de 48 heures au chantier pour se transformer en centre d’achats.
Difficile d’imaginer que tout sera paisible ici dans deux jours. Malgré le vacarme actuel, toutefois, ce palais de la consommation respire déjà le fric.

«Excusez-nous, on va passer avec le lift», a interrompu un employé au casque rouge au moment de visiter la terrasse de la foire alimentaire.
La galerie de 200 places surplombe un parc de 100 000 pieds carrés. On se croirait à Tokyo ou à New York tellement l’autoroute Décarie – à 100 mètres – est inaudible et invisible.

«On a mis le paquet, on a visité le monde entier pour s’inspirer», s’enthousiasme Claude Marcotte.
Une simple visite des toilettes non genrées – «une petite touche moderne» – résume l’expérience qui attend les Montréalais. Hauts plafonds, œuvre d’art, matériau d’exception, on n’a pas lésiné sur la qualité.
Même chose dans Foufou, la foire alimentaire, où l’on sent Montréal entrer dans le futur. Les convives peuvent s’asseoir à la même table, scanner le menu et commander dans n’importe lequel des 12 restaurants.
«On n’a pas de start-up, ici, on a des chefs renommés, ce sont tous des restos qui pourraient être sur l’avenue Mont-Royal ou ailleurs», offre le patron avec un brin de fierté.

DIX30 urbain
Plus loin, le patron du patron, Andrew Lutfy, fait visiter le palace à un autre groupe. Il lance un sourire complice à son bras droit quand ils se croisent sous l’imposant plafond de verre.

Le Royalmount, c’est le projet d’Andrew Lufty, l’entrepreneur derrière le Groupe Dynamite, celui qui a fondé Carbonleo et qui a bâti le Quartier DIX30, à Brossard.
Vingt ans après la création de ce temple de la consommation en banlieue, il revient à la charge en ville. Et on est ailleurs.

Pour faciliter la venue des clients en métro, il a construit une passerelle qui enjambe l’autoroute Décarie depuis la station De La Savane.
«On a fermé Décarie pendant huit nuits pour l’installer», explique Claude Marcotte au sujet de la structure qui vaut 250 000$ par mètre.

Une fois dans le Royalmount, un des attraits est «l’allée du luxe», où se trouvent les boutiques Gucci, Rolex, Versace, Louis Vuitton et autres.
L’équipe du Royalmount est fière de dire que toutes ces marques n’avaient jamais eu pignon sur rue à Montréal, qu’il a fallu trimer dur pour les convaincre de s’installer dans la métropole.

Le centre commercial loge aussi des magasins plus abordables, comme partout ailleurs. Ce qui change, c’est la taille, comme chez Zara, dont la boutique du Royalmount sera de loin sa plus grande au Canada.
Seulement 50% des 170 boutiques seront ouvertes jeudi, avec un objectif de 80% d’ici Noël.

Au final, le projet va compter un hôtel, un spa, un cinéma, un aquarium et un paquet d’autres trucs pour attirer les foules. Carbonleo compte aussi construire des tours de bureaux ainsi que, si la Ville de Mont-Royal le veut, des tours à condos.
Et qui viendra faire du lèche-vitrine aux confins de deux autoroutes achalandées? Claude Marcotte estime que la clientèle sera composée à forte majorité de Montréalais.

La brochure publicitaire du projet parle pourtant de 30 millions de visiteurs par année. À 4,3 millions d’habitants dans la région de Montréal, c’est au moins quatre visites par personne par année.
Il s’agit donc d’un objectif ambitieux, à l’image du projet.

Le projet Royalmount en bref
1,5 milliard $ : Valeur estimée de la première phase, qui ouvre jeudi, alors que l’ensemble du projet est évalué à 7 milliards $.
824 000 pieds carrés : Superficie de la première phase.
170 : Nombre de boutiques, dont 50% seront ouvertes dès jeudi et 80% d’ici Noël.
20 : «C’est la première phase de 20», a lancé Andrew Lutfy, investisseur principal du projet, mardi matin. Il veut notamment ajouter des tours de bureaux et des tours de logements.
60 : C’est le nombre de restaurants au Royalmount, dont 12 dans Foufou, la foire alimentaire de 900 places assises.
9 ans : Né en 2015, le projet a changé et a subi de nombreuses modifications. La taille de sa version initiale était trois fois plus imposante que celle finalement construite.
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