[EN IMAGES] Jack Johnson au FEQ: brise surf rock sur les plaines d’Abraham

Cédric Bélanger
Un doux vent surf rock en provenance d’Hawaï a soufflé sur les plaines d’Abraham, jeudi soir, gracieuseté du généreux et décontracté Jack Johnson.
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À sa première visite à Québec depuis le début de sa prolifique carrière, le surfeur-rockeur a joué la carte de la sobriété. Avec Johnson, oubliez les mises en scène éclatantes, les solos de guitare électrisants et les grandes envolées vocales.

L’ambiance était relaxe, très relaxe. Parfois trop. Vêtu d’un simple jean et d'un t-shirt et échappant des «bonsoir» et «merci beaucoup» en français, Jack Johnson s’est surtout contenté d’aligner ses succès en restant derrière son micro. La connexion avec le public en a grandement souffert, principalement en première moitié de concert.

Ceci expliquant cela, comme bien d’autres têtes d’affiche avant lui, le chanteur hawaïen a remarqué que ça ne bougeait pas fort du côté VIP du parterre. «Faites vos preuves. Ça danse pas mal plus de ce côté-ci», a-t-il souligné en pointant la section de l'admission générale.

Soubresaut
Lentement, mais sûrement, Jack Johnson a réussi à gagner les festivaliers. Après avoir été réveillés par l’irrésistible mélodie d’Upside Down, des milliers de spectateurs ont balancé leurs bras au rythme d’Inaudible Melodies.
Ce n’était pas la frénésie observée chez Charlotte Cardin, la veille, mais on avait de quoi se mettre sous la dent. Temporairement.
Aussi extraite de son premier album, Brushfire Fairytales, l’entraînante Bubble Toes a permis de maintenir l’élan, avant que ce soubresaut s’estompe de nouveau pour un temps.

Il a fallu Banana Pancakes et le soutien de l’épatant pianiste-accordéoniste Zach Gill, de loin le plus captivant du quatuor incluant Johnson, pour remettre un peu de pep sur les Plaines.
Le dernier quart d’heure, notamment bercé par des interprétations inspirées de Good People, Do You Remember et Better Together, a sauvé la mise. La vraie connexion qu’on souhaitait a finalement eu lieu.
On ne pourra pas accuser Jack Johnson d’être arrivé les mains vides. Son généreux programme contenait près de 25 titres, couvrant tout son répertoire, avec une attention particulière pour son album le plus célébré, In Between Dreams.
N’empêche, même pour une vedette de son envergure, les Plaines peuvent parfois s’avérer bien grandes. Ce fut le cas pendant une bonne partie de la soirée de jeudi.

Tash Sultana: fascinant
La rumeur était vraie.
Plus récente importation australienne à embraser les scènes, Tash Sultana est une créature fascinante.

Artiste à tout faire, Sultana peut jouer de tous les instruments et, durant la première moitié de sa prestation, jeudi soir, seule sur scène, la native de Melbourne a créé toutes les boucles sonores nécessaires pour rendre les chansons de ses trois albums parus depuis 2016.
À un certain moment, Tash Sultana a alterné entre la guitare, le clavier, la batterie et la basse en l’espace de moins d’une minute. Ajoutez une petite touche de saxophone par ci, par là. Étourdissant.

Musicalement inclassable, Sultana emprunte à tous les styles – rock, R&B, soul, blues, électro, etc. – pour créer son propre univers sonore.
En plus, elle possède une voix fabuleuse, capable de couvrir un large spectre avec une exceptionnelle justesse, qu’elle a mise davantage en valeur lorsque ses musiciens se sont pointés à mi-parcours.
À voir ou à revoir sans faute!
Geoffroy: là pour Jack
À cause de la pandémie, le Québécois Geoffroy avait raté sa chance de faire la première partie de Jack Johnson sur les Plaines, en 2020. À son grand bonheur, ce ne fut que partie remise et il a pu réchauffer les fans de son idole, jeudi soir.

En anglais, avec l’espoir qu’il l’entende depuis l’arrière-scène, Geoffroy a confié que le chanteur hawaïen avait été une inspiration pour lui. «On sait que vous ne venez pas pour nous entendre. Moi aussi, je suis là pour Jack Johnson», a-t-il blagué.
Si jamais l’ami Jack a jeté un œil depuis les coulisses, il n’a sûrement pas été déçu. Geoffroy a été égal à lui-même, décontracté et énergique quand la situation le commandait, comme lorsqu’il organise un party de percussions sur Raised by Wolves.

En fait, il était tellement investi qu’il a oublié que le temps filait et il a dû couper une chanson à la fin. Pas grave, «c’était un rêve de jouer ici», s’est-il consolé.