[EN IMAGES] Glissement de terrain à Sainte-Monique: «J’ai évité le pire», raconte le propriétaire sauvé in extremis
L’homme de 67 ans a perdu sa maison en moins de 15 minutes
Erika Aubin et Francis Pilon
Un sexagénaire a été sauvé de justesse, mercredi matin, quand un important glissement de terrain a complètement emporté sa résidence, à Sainte-Monique.
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«J’ai évité le pire. Si j’avais été là dans ma maison à ce moment...», a laissé tomber Fernand Therrien, en ne terminant pas sa phrase.

Le Journal l’a rencontré à l’hôtel de ville en matinée, alors qu’il s’apprêtait à rencontrer la Croix-Rouge, qui prend en charge les résidents évacués.
Fernand Therrien était déjà réveillé depuis 4h ce matin. Mais, quand le soleil s’est levé, il s’est aperçu «qu’une partie du sol était effondrée jusqu’au bord de la rue».
«Je suis sorti pour aller voir mes frères [qui sont voisins] pour qu’on appelle la sécurité publique. Puis, je me suis rendu jusqu’à chez mon gars qui habite à 7 ou 8 kilomètres de chez nous. Je suis parti seulement 15 minutes et en revenant, ma maison n’était plus là», a-t-il détaillé, encore secoué.

«Béni des dieux»
Au même moment, une citoyenne de la municipalité lui lance: «Vous êtes béni des dieux».
L’affaissement mesure environ 152 mètres de large, 762 mètres de long et 24 mètres de profondeur.
Fernand Therrien garde tout de même le moral. «Je vais bien, malgré ce qui se passe», a-t-il ajouté. D’autant plus que ses trois chiens sont sains et saufs. Ils ont eu le réflexe de se sauver du secteur effondré.
Au total, cinq résidences ont été évacuées sur le même rang.
«On parle d’un peu moins de 10 personnes. La Croix-Rouge vient apporter de l’aide aux familles qui souhaitent se reloger dans un hôtel ou ailleurs», a expliqué Denise Gendron, mairesse de Sainte-Monique, où vivent près de 520 personnes.
L’élue est surtout soulagée de savoir que personne n’a été blessé.
Le chef de la brigade d’incendie de Saint-Léonard d’Aston, Frédérick Marcotte, croit que «le cratère va continuer à grandir» dans cette municipalité vallonnée.
«Il y a probablement des gens qui ne pourront jamais réintégrer leur résidence», a prévenu M. Marcotte, tout en précisant que des ingénieurs du ministère des Transports (MTQ) étaient venus pour évaluer les dégâts.
Comme des bruits de tracteurs
Notons que la ville de Sainte-Monique est considérée comme dans une «zone potentiellement exposée aux glissements de terrain», selon le site du gouvernement du Québec.

«On a eu quelques glissements de terrain dans le passé, mais jamais de cette ampleur. [...] Les gens sur le rang du Haut-de-l’Île pensaient que le bruit venait ce matin de tracteurs dans les champs», a raconté la mairesse, pour donner une idée du vacarme causé par le glissement.
Denise Gendron précise également qu’aucune «alerte» n’avait été émise par la Sécurité publique avant l’événement.
«Je ne pense pas que c’était humainement possible de prévenir le glissement. C’est très difficile. C’est connu, on a des éboulis et on les surveille», a-t-elle mentionné.
En novembre 1955, un important glissement de terrain était survenu aux abords de la rivière Nicolet, à une douzaine de kilomètres de Sainte-Monique. À l’époque, trois personnes avaient perdu la vie.
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