En Floride pour les Expos


Jonathan Bernier
Élevé à Laval, Jocelyn Thibault a subitement dû changer d’allégeance, lui qui venait de voir ses favoris soulever la coupe Stanley, sur la glace du Forum, quelques semaines plus tôt.
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« J’ai toujours été un fan fini du Canadien de Montréal. Je le suis encore aujourd’hui. Évidemment, à l’époque j’avais suivi le parcours de l’équipe en séries éliminatoires. Mais quand tu arrives dans le junior majeur, quand tu te rapproches de la LNH, on dirait que le niveau de ton fanatisme diminue. Tout ce que tu souhaites, c’est être repêché. Peu importe où », a raconté celui qui, avec certains autres espoirs, avait été invité à assister à l’un des matchs de la finale qui opposait le CH aux Kings de Los Angeles.
Un concours
N’empêche, du jour au lendemain, il est devenu une vedette dans la Vieille Capitale, le fief de l’ennemi juré.
Mais ce n’est pas avant une semaine plus tard qu’il a été pleinement en mesure de le réaliser.
« Ma tante m’avait inscrit dans un concours pour passer une semaine avec les Expos à West Palm Beach. J’avais gagné. Mais puisque les Expos s’y trouvaient en mars, en même temps que la saison de la LHJMQ, j’avais réussi à faire déplacer ce voyage à la fin du mois de juin. »
Chauffeur privé
Par chance, à l’époque, il n’y avait pas ces camps de développement auxquels les joueurs doivent se plier quelques jours après le repêchage.
« Avec ma blonde, on était partis à 6 h dès le lendemain du repêchage. Disons que le party du repêchage avait fini tôt. C’est le chauffeur privé de M. Aubut [Marcel, actionnaire et président] qui nous avait ramenés à Laval pendant la nuit. On n’avait pas vu de baseball, mais on avait passé une semaine en Floride », a-t-il raconté, encore amusé.
Être sélectionné au premier tour, devenir la coqueluche de toute une ville et passer une semaine en Floride, en amoureux, sur le bras des Expos, difficile de demander mieux quand on vient d’avoir 18 ans.