Un 3e lien à 6,5 milliards $ pour 2032

Le coût de construction de la nouvelle mouture du projet de tunnel entre les centres-villes de Québec et de Lévis est désormais estimé à 6,5 milliards $ et sa mise en service devrait avoir lieu en 2032, soit un an plus tard que prévu.

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«On va respecter ce budget», a martelé le ministre des Transports François Bonnardel, lors d’une conférence de presse aux côtés de la ministre responsable de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault, à laquelle plusieurs élus de la Rive-Sud, dont le maire de Lévis, et le maire de Québec, ont assisté dans une petite salle bondée. 

Le gouvernement Legault se donne ainsi pour objectif de réduire la facture de 25 % par rapport à ce qui avait été présenté un an plus tôt. C’est du moins une des «balises gouvernementales» que le bureau de projet sera tenu de respecter. 

Pour y arriver, Québec table maintenant sur un concept de tunnel à deux tubes, qui seront d’un diamètre «standard» de 12 à 15 mètres, au lieu du gigantesque monotube, qui prévoyait six voies réparties sur deux étages. 

Chaque tube – un en direction nord et un en direction sud – comprendra seulement deux voies de circulation. «L'option du péage n'est pas considérée», a réitéré M. Bonnardel, qui voit son projet comme une façon d’équilibrer l’étalement urbain sur la Rive-Sud en densifiant les centres-villes situés de part et d’autre. 

Exit la voie dédiée aux autobus

Comme le rapportait notre Bureau parlementaire, il n’y aura aucune voie dédiée exclusivement au transport en commun. La priorité accordée aux autobus en périodes de pointe et le droit de circuler pour les camions en dehors de ces heures seront déterminés avec un outil de «gestion dynamique des voies», dont la mise en application reste à préciser. 

La station d’échange qui était prévue au jardin Jean-Paul-L'Allier sera aussi rayée de la carte. Pour rejoindre le tramway en passant par le troisième lien, les usagers du transport en commun devront donc descendre à la colline Parlementaire. 

La sortie du tunnel vers l’îlot Fleurie est toutefois maintenue, afin de permettre aux autobus d’accéder au boulevard Charest vers la gare du Palais, et aux automobilistes, de rejoindre l’autoroute Dufferin-Montmorency en direction est.      

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La première version «monotube» du troisième lien, qui nécessitait de concevoir le plus gros tunnelier au monde, passe officiellement à la déchiqueteuse. Selon nos calculs, si les coûts sont réduits du quart avec la nouvelle mouture, on peut croire que le projet initial aurait coûté tout près de 9 milliards $. En mai 2021, François Legault avait indiqué que la facture globale du tunnel se situerait quelque part entre 7 et 10 milliards $. 

Échéancier repoussé 

Les changements apportés au projet moins d’un an après la présentation du Réseau express de la Capitale (REC) – la grande vision régionale du gouvernement caquiste en matière de transports – auront un impact sur l’échéancier. 

L’inauguration du tunnel, qui était prévue en 2031, est maintenant planifiée pour 2032. En février dernier, le premier ministre François Legault, qui n’était pas de l’annonce d’aujourd’hui, avait pourtant réitéré le souhait d’accélérer la réalisation de son mégaprojet. «Je trouve ça très long, 10 ans [pour construire le tunnel]. On va travailler à réduire ça», avait déclaré M. Legault, dès le dévoilement du REC, le 17 mai 2021. Dans les rangs caquistes, on nous assure que le premier ministre n’a pas changé d’idée et qu’il aimerait inaugurer le tunnel plus rapidement que prévu. 

Malgré les modifications importantes apportées au projet de troisième lien, il est toujours prévu que le dossier d’affaires soit complété en 2025, et que le Bureau des audiences publiques sur l’environnement (BAPE) entre en scène en 2023.  

Ce qu’ils en pensent 

« 6,5 milliards $, c’est beaucoup d’argent, mais c’est nécessaire. »

- François Legault, premier ministre du Québec, en marge d’une annonce sur un autre sujet

« Il faut avoir l’humilité de dire que quand on a commencé nos travaux il y a trois ans, l’inflation n’était pas aussi galopante. (...) L’inflation galopante nous a ramenés à la table à dessin. »

« On est qui pour dire à ces familles, parce que c’est la mode aujourd’hui, la densification, que tu dois vivre dans une tour ? »

- François Bonnardel, ministre des Transports

« Le besoin fait l’unanimité, sauf peut-être de rares exceptions à Québec. »

- Geneviève Guilbault, ministre responsable de la Capitale-Nationale