En ce qui concerne notre utilisation de l’intelligence artificielle...


Philippe Melbourne Dufour (Le Sac de Chips)
Comme l’ensemble du monde des médias, l’équipe du Sac de chips est quand même méfiante en ce qui concerne l’avènement de l’intelligence artificielle.
Nous avons tous vu Terminator 2: Judgement Day après tout.
Par contre, comme nous sommes une marque de divertissement/satire, nous sommes également enthousiastes à l’égard de ce nouvel outil.
Voici quelques exemples de nos récents délires:
• Les images de Pierre Poilievre expulsé des Communes imaginées par l’IA sont intenses
• Voici de quoi aura l’air le bébé de Justin et Hailey Bieber selon l’IA
• Voici le kit que Céline Dion devrait porter au Met Gala selon l’IA
• On a illustré une chanson de François Pérusse avec l’IA et les résultats sont terrifiants
Vendredi matin, via une série de tweets, le journaliste Jeff Yates a soulevé certaines inquiétudes vis-à-vis de notre utilisation de la grande intelligence artificielle.
Le Sac de chips du Journal de Montréal a une nouvelle rubrique où ils créent de fausses photos à l'aide de l'intelligence artificielle.
— Jeff Yates (@Jeff__yates) May 10, 2024
Résultat: leurs images infectent déjà les résultats de recherche Google images. pic.twitter.com/HSVMfgs4Gt
«Le Sac de chips du Journal de Montréal a une nouvelle rubrique où ils créent de fausses photos à l'aide de l'intelligence artificielle.
Résultat: leurs images infectent déjà les résultats de recherche Google images.»
Tout d'abord, commençons par faire quelques précisions.
Oui, à ses débuts, bébé Sac de chips était une section du journaldemontreal.com. Mais depuis mai 2019, nous volons de nos propres ailes. Comme des grands (même si nous existons toujours dans la belle famille Québecor, évidemment, Salut PKP!).
Nous l’avions d’ailleurs annoncé en grande pompe à l’époque: Le Sac de chips a déménagé: bienvenue sur notre nouveau site
Nous n’avons pas la prétention de nous considérer comme de «vrais» journalistes. Et quand des lecteurs enthousiastes nous écrivent «Ah wow, dU gRaNd JoUrNaLiSmE», sous nos articles, on trouve ça vraiment gentil, mais on ne s’enfle pas la tête.
Le fait d’avoir notre propre marque nous donne toute la place nécessaire pour l'irrévérence et le cabotinage.
M. Yates parle de «nouvelle rubrique». Ce n’est pas le cas. Il n’y a pas de nouvelle rubrique. Nous utilisons l’intelligence artificielle pour générer des images depuis un certain temps déjà.
Et avant l’arrivée de l’IA dans nos vies, nous publiions régulièrement des montages de photos réalisés à la sueur du front de notre graphiste humain dans Photoshop. Certaines auraient pu tromper un œil non aiguisé, qui sait. Comme Thomas Mulcair en Minion ou Ricardo tatoué.
Voici quelques exemples de nos anciens délires:
• On a tatoué 7 des plus beaux hommes du Québec
• Ils sont minions les chefs de partis
• Du «grand journalisme»: Top 27 des articles inutiles sur lesacdechips.com
Pour un fact-checker, nous trouvons que M. Yates n’a pas checké grand facts...
Malgré tout, nous ne trouvons pas que le journaliste a complètement tort.
C’est vrai qu’entre mauvaises mains, l’utilisation de l’IA peut être dangereuse.
C’est pourquoi dans nos articles, nous avons toujours été clairs et transparents par rapport à notre utilisation de Midjourney. Nos articles produits à l’aide de l’IA sont même signés par une fiche d’auteur créée spécialement à cet effet. Sac-Bot 3000 n’est pas une vraie personne. Désolé mesdames. L’intelligence artificielle est également mentionnée dans les titres d’articles qui restent collés aux images lorsqu’elles sont «poussées» par Google.
Nous n’avons jamais voulu faire autre chose que de faire rire et amuser nos lecteurs. C’est pour ça qu’on existe dans le fond.
Il est vrai que c’est ordinaire que nos images du bébé difforme de Justin Bieber, ou celles de Pierre Poilievre (qui ne ressemble pas vraiment à Pierre Poilievre), se retrouvent dans des résultats de recherche Google. Mais à manné...
Nous ne contrôlons malheureusement pas Google, ce qui est très dommage selon nous.
Mais dans ce cas-ci, vu que les images proviennent d'un "trusted partner", soit un média généralement reconnu, disons que je ne peux pas blâmer Google trop trop. C'est normal que Google booste les images provenant de médias reconnus.
— Jeff Yates (@Jeff__yates) May 10, 2024
Jeff Yates affirme que le moteur de recherche n’est pas à blâmer dans ce cas, puisque comme le Sac de chips serait un «trusted partner», Google n’a pas à se «méfier» des images publiées sur notre site. Le journaliste pensait probablement encore au Journal de Montréal, qui est en effet pas mal plus trustable que nous. On peut vous garantir, notre référencement à l’appui, que Google ne trouve pas lesacdechips.com si trustable que ça. :(
Cela dit, des membres de la grande famille radio-canadienne, très «trusted partner» de Google, produisent aussi régulièrement du contenu satirique et des imitations parfois très réussies (on pense au Bye Bye, à À la semaine prochaine ou encore à Infoman...), et on espère qu'ils n'arrêteront jamais (ben, dans deux des cas nommés).
Il n’est pas toujours facile de démêler le vrai du faux sur le web. On a tous un oncle un peu pressé qui partage n’importe quoi.
Nous continuerons donc de bien identifier notre contenu IA comme tel. Nous rajouterons même notre beau logo dans un coin de «nos» créations.
C’est une période étrange, en général, pour les médias. Et comme tout le monde, nous essayons de naviguer là-dedans du mieux qu’on peut.
- Cette lettre ouverte a été écrite par un humain du Sac de chips, qui n’est pas le Journal de Montréal.