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L'article provient de Le Journal de Québec
Opinions

En attendant le déclenchement de l’élection partielle, la bataille d’Arthabaska va bon train

La campagne électorale pour l’élection partielle dans cette circonscription n’est pas encore commencée officiellement, mais les jeux sont lancés

PHOTOMONTAGE, LE JOURNAL
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Photo portrait de Karine Gagnon

Karine Gagnon

2025-07-05T09:00:00Z
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La campagne électorale pour l’élection partielle dans Arthabaska n’est pas encore commencée officiellement, mais partout sur le territoire, où de nombreux enjeux locaux sont en suspens, les jeux sont bel et bien lancés.

«Tu descends la côte de l’église et tu vois des pancartes. J’ai jamais vu ça ici, du monde qui s’affiche pour des candidats comme ça», s’exclame Yves Charlebois, maire de Saint-Ferdinand.

Dans sa municipalité, comme dans toutes les autres des environs, des pancartes du candidat péquiste Alex Boissonneault et du candidat conservateur Éric Duhaime ont poussé un peu partout sur les terrains privés. La CAQ a présenté son candidat, Keven Brasseur, la semaine passée et il n’y a toujours personne pour le PLQ.

La course sera d’autant plus intéressante que depuis les années 1980, des élus de différents partis ont représenté le comté: le PQ, le PLQ, l’ADQ et la CAQ s’y sont succédé.

Au plus tôt

Pour l’ensemble des maires consultés, il faut un nouveau député au plus vite. Depuis le départ du caquiste Éric Lefebvre, qui a fait le saut chez les conservateurs au fédéral, un bureau satellite a été ouvert. Mais ça demeure une solution temporaire.

Tous ces élus espéraient, en vain, que le premier ministre François Legault déclencherait des élections vendredi dernier, lorsqu’il a annoncé son candidat.

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Un décret doit être pris au plus tard le 18 septembre, selon Élections Québec, ce qui mènerait à un scrutin le 27 octobre. On se retrouverait alors en pleine campagne électorale municipale partout au Québec, ce qui ne serait pas l’idéal.

«On était plusieurs à penser que ce serait déclenché au printemps, avant la Saint-Jean-Baptiste, là on voit que c’est reporté, un peu à notre insatisfaction, mentionne Antoine Tardif, maire de Victoriaville. On a besoin d’un député qui peut porter nos enjeux.»

Ce dernier signale l’inquiétude généralisée liée au libre-échange avec les Américains. «Plus de 70% de nos entreprises exportatrices font affaire avec les États-Unis dans la région et vivent donc beaucoup d’incertitude depuis le début de la nouvelle année», note le maire de Victoriaville.

L’élu souligne aussi que «plus de 90% de la région est agricole, et l’une des plus fortes au Canada en production laitière. Alors toute la question de la gestion de l’offre inquiète beaucoup et se répercute chez les employés.»

Il revendique plus de programmes pour le logement abordable, et espère que l’agrandissement de l’Hôtel-Dieu d’Arthabaska ira bel et bien de l’avant, comme tous s’y sont engagés.

Vraie campagne

À Plessisville, le maire Jean-François Labbé a hâte «que la vraie campagne commence pour entendre les enjeux locaux. Là ce sont les enjeux nationaux et liés aux partis qui prennent toute la place, observe-t-il. C’est sûr que nous, on a notre liste d’épicerie qu’on va faire valoir. Je pense que ce sera notre rôle à nous, les élus, justement, de ramener les priorités à l’avant-plan».

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Dans le centre du Québec, la filière batterie a pris beaucoup de place, note M. Labbé. «On avait déjà une pression énorme sur nos infrastructures en santé, garderies, et sur notre développement économique régional, mais ça n’a pas aidé. Des entreprises veulent se développer mais on est incapable de répondre à la demande.»

«Je m’attends à ce que les chefs de parti et les organisations mettent le paquet pour attirer l’attention au maximum sur eux», dit le maire Yves Charlebois, selon qui les candidats devront parler d’enjeux locaux s’ils veulent charmer les gens.

Pour sa part, il espère notamment des engagements pour trouver une nouvelle vocation à l’ancienne Maison du Sacré-Cœur, CHSLD qui a fermé ses portes il y a 10 ans, et le maintien de programmes de subventions pour la voirie locale.

Cœur de l’été

En plein cœur de l’été, plusieurs ont la tête ailleurs, même si la tenue prochaine d’une élection partielle finit par les rattraper. «Ça fait trois fois que je reçois des appels des conservateurs, un message enregistré d’Éric Duhaime», lance Paul-André, qui dînait avec des amis sur une terrasse de Victoriaville.

«Ils n’auront pas le temps de faire grand-chose d’ici l’élection générale, c’est un gaspillage», lance Joël Mainville, qui n’a pas suivi la campagne et qui attendra l’élection générale pour aller voter.

À la Fromagerie Victoria, fleuron de la région, Marc-André Gosselin a vu plusieurs candidats défiler dans son établissement pour serrer des mains, au cours des derniers mois.

Mais l’homme d’affaires, pour sa part, ne sent pas énormément d’engouement. «Ça prend quelqu’un dans le siège, mais comme on est relativement proche des vraies élections, on dirait que ça n’a pas de saveur. Oui, ils sont très présents (les partis), on les a vus partout, mais ce n’est pas la vraie affaire.»

Le maire Antoine Tardif croit au contraire que l’élection, même si elle ne se déroulera pas dans le contexte idéal, tombe à point. «On va voir, dit-il, ce que les partis ont à offrir.»

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