En attendant la réponse de Jean Charest


Marc-André Leclerc
Dès que les résultats du vote de confiance d’Erin O'Toole ont été annoncés, les yeux se sont tournés vers Jean Charest.
En 2020, l’ancien premier ministre du Québec est passé très proche de se lancer dans la course à la direction du Parti conservateur du Canada. À ce moment, le député de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, Bernard Généraux, était le seul élu québécois à donner son appui à Jean Charest.
Présentement, la situation est totalement différente, et c’est ce qui explique en bonne partie pourquoi l’ancien chef du PLQ est en sérieuse réflexion.
Au moins sept députés conservateurs québécois seraient prêts à donner leur appui à Jean Charest. Des élus à l’extérieur du Québec seraient prêts à faire la même chose.
Un duel «métal sur métal»
Si Jean Charest décide de se lancer dans la course, ce sera un duel de tous les instants entre lui et Pierre Poilievre.
On peut déjà imaginer que l’équipe de M. Poilievre prépare les attaques contre l’ancien chef du PLQ. Tarification sur le carbone, registre des armes à feu, le dossier Huawei et les accrochages avec Stephen Harper, tout va y passer.
De son côté, M. Charest aura la chance de présenter une candidature qui va contraster avec celle de M. Poilievre. Il pourra miser sur son expérience comme ancien ministre fédéral et ancien premier ministre du Québec.
Cependant, M. Charest n’a pas le luxe du temps. Pour gagner une course à la chefferie, il devra vendre des cartes de membre à la tonne.
Les membres actuels sont relativement satisfaits de la candidature du député de Carleton et, contrairement aux élus québécois, ils ne se rongent pas les ongles en attendant la réponse de M. Charest.
Pour augmenter ses chances de succès, étant donné que c’est un vote préférentiel, M. Charest aurait intérêt à encourager d’autres candidatures de l’aile progressiste. Ainsi, la vente des cartes de membre serait optimisée.
La meilleure façon de gagner c’est d’avoir des premiers choix, mais les deuxièmes choix sont aussi importants.
Fin de semaine décisive
Plusieurs sources indiquent que c’est en fin de semaine que Jean Charest devrait prendre sa décision. L’ancien ministre fédéral doit avoir une discussion de fond avec sa femme, Michèle Dionne.
On peut comprendre que c’est une décision très importante pour le couple Dionne-Charest. Ils ont donné plusieurs années de leur vie à la politique, sont-ils prêts pour un dernier rodéo?
C’est la grande question.
Entre-temps, les députés québécois peuvent continuer de rêver à la candidature de Jean Charest, mais ils devraient aussi penser à un plan B.