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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

En 2025, vendre un projet politique, c’est comme vendre des Adidas: les électeurs ne sont désormais considérés que comme des clients

Photo d’archives, PIERRE-PAUL POULIN
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Émilise Lessard-Therrien

2025-04-09T04:00:00Z
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Obsession: élections!: comment l’électoralisme affaiblit nos démocraties du journaliste Alexandre Duval sort en librairie aujourd’hui. Dans ce brûlot, au travers de faits, de mises en contexte et d’anecdotes croustillantes, Duval rappelle à quel point notre politique est rendue malade. 

Les partis n’ont plus le courage de s’imposer en moteur de changement nécessaire pour la suite du monde. Ils se placent plutôt à la remorque de ce qui pourrait plaire dans l’immédiat à un électorat bien précis.

Approche marketing 

Dans les coulisses de tous les partis politiques, c’est une approche marketing qui prévaut.

L’électeur est mis dans une petite boîte pour étiquetage: il est locataire, elle est travailleuse dans le système de la santé. Nous parlerons donc de la crise du logement et de la volonté de rehausser les conditions de travail dans le système public avec une proposition spécifique pour plaire à ces deux «persona».

Comme si ces gens-là n’aspiraient pas à autre chose que ce à quoi ils ont été réduits.

On ne veut plus régler les enjeux profonds. On veut gagner des votes.

Finito les projets de société, il faut des mesurettes prêtes à appliquer.

Orphelins politiques 

Le citoyen n’est plus. C’est désormais un client.

Ainsi, des pans entiers de la population sont sacrifiés puisqu’ils ne sont pas assez «payants» électoralement.

Chaque geste politique finit par dégouliner de calculs.

Nous nous savons instrumentalisés et ça génère un malaise grandissant. Au Québec, le tiers de l’électorat ne se donne même plus la peine de voter. C’est grave.

Ce livre exige que tous les partis politiques fassent leur examen de conscience.

Nous valons mieux que cette logique marchande.

Et nous en avons marre de ces partis qui font passer leurs idéaux dans le hachoir à viande pour espérer des gains électoraux.

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