Emploi: les nouveaux diplômés ne l’ont pas facile

Gabriel Côté
Les nouveaux diplômés québécois ont de plus en plus de mal à se trouver un emploi après avoir quitté les bancs d’école.
Au premier trimestre de cette année, le taux de chômage chez les « jeunes diplômés » était de 11,2 % en moyenne au Canada, selon des données analysées par Brendon Bernard, économiste pour le site de recherche d’emploi Indeed.
On considère comme jeunes diplômés ceux qui ont moins de 25 ans, qui ont terminé leurs études postsecondaires et qui ne sont pas inscrits dans un nouveau programme.
Comme le rapportait le Globe and Mail la semaine dernière, il s’agit du niveau le plus élevé pour commencer l’année dans les deux dernières décennies, à l’exception de la parenthèse causée par la pandémie de COVID-19.
Plus bas au Québec
Si l’on s’en tient au Québec, la situation est un peu différente, puisque le taux de chômage était plus haut que la moyenne canadienne jusqu’à environ 2018, avant de chuter en deçà de la moyenne canadienne. Cela fait en sorte que le taux de chômage pour les jeunes diplômés est plus bas aujourd’hui (9%) au Québec qu’ailleurs au pays, et aussi plus bas qu’il l’était pendant la décennie qui s’étend de 2011 à 2020. «C’est un écart notable», explique M. Bernard.
Par-delà ces différences, M. Bernard note que la tendance à la hausse est la même au Québec que dans le reste du pays, alors que le taux de chômage chez les jeunes diplômés est passé de 5,1% en 2023 à 9% aujourd’hui. «Ça augmente de la même façon, mais à partir d’un niveau plus bas», résume l’économiste.
Pas facile depuis trois ans
Pour mémoire, le marché du travail canadien s’est affaibli dans les trois dernières années, ce qui n’est pas étranger aux hausses des taux d’intérêt par la Banque du Canada qui, pour contenir l’inflation, ont en même temps pesé sur la croissance économique et l’embauche.
Depuis quelques mois, les taux ont baissé ce qui a redonné un peu de vigueur au marché du travail. Mais l’ombre de la guerre commerciale a assombri les perspectives depuis le début de l’année, en forçant de nombreuses entreprises à réduire leurs plans d’investissement.