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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Émilise Lessard-Therrien n’était tout simplement pas faite pour être co-porte-parole

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Photo portrait de Yasmine Abdelfadel

Yasmine Abdelfadel

2024-04-30T15:30:00Z
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On assiste, au sein des troupes de Québec solidaire, à une injuste charge contre Gabriel Nadeau-Dubois. 

Après Catherine Dorion, c’est Émilise Lessard-Therrien qui mène cette charge. On a beau lire et relire la lettre de la co-porte-parole démissionnaire, on ne sait pas ce qu’elle lui reproche concrètement.

Reproches

Lui reproche-t-elle le fait de chercher ce qui serait «gagnable» à court terme? À titre de chef parlementaire, c’est bien son rôle, marquer des points politiquement et médiatiquement sur la colline parlementaire et faire en sorte que le caucus fasse de même. C’est d’ailleurs les responsabilités complémentaires à celle d’une co-porte-parole non élue qui peut, elle, bâtir à plus long terme en sillonnant le Québec et en rebâtissant les capacités du parti pour faire face au prochain rendez-vous électoral.

  • Écoutez la rencontre politique avec Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc via QUB :

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Lui reproche-t-elle d’avoir une vision différente, voire incompatible, et que cette différence de stratégie s’est entrechoquée? J’aurais envie de répondre: bienvenue en politique! On s’attend à ce que dans toutes les formations politiques, des idées, des visions, des volontés s’entrechoquent et s’opposent. C’est cela le brassage d’idées.

Argent

Lui reproche-t-elle les «incongruités organisationnelles» qui ne lui permettaient pas d’avoir les moyens de ses ambitions? QS est en difficulté financière, ils ont beau vivre dans le monde des licornes où l’argent est secondaire, la réalité, c’est qu’ils ne peuvent embaucher du personnel s’ils ne peuvent les payer. Gabriel Nadeau-Dubois ne peut pas, avec une baguette magique, faire pleuvoir des fonds sur son parti. A-t-elle organisé des campagnes de financement depuis son élection en novembre dernier? Ce serait intéressant de connaître la réponse.

Photo d'archives / Agence QMI
Photo d'archives / Agence QMI

Être cheffe d’un parti politique, ou porte-parole dans le langage solidaire, c’est assumer ses responsabilités, prendre sa place et s’imposer. La légitimité, elle est tirée des membres, pas des collègues. Et la réalité, toute crue, toute nue, c’est que mener une formation politique, ça prend plus que la volonté de chanter Kumbaya aux quatre coins du Québec. Peut-être que la seule conclusion qu’il faudra tirer, c’est que Mme Lessard-Therrien n’était tout simplement pas faite pour le job.

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