Émilie Castonguay comblée avec les Canucks


Jean-François Chaumont
VANCOUVER | Émilie Castonguay a fermé un chapitre important de sa vie, celui d’agente de joueurs, pour en ouvrir un nouveau, celui de directrice générale adjointe avec les Canucks.
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À Vancouver depuis la fin janvier, la Québécoise de 38 ans a le sourire dans la figure quand elle décrit ses premières semaines dans l’environnement des Canucks.
« Je dirais que c’est juste incroyable de s’asseoir dans une salle avec les jumeaux [Henrik et Daniel] Sedin, avec Jim Rutherford, avec Patrik Allvin, avec Cammi Granato et Stan Smyl. »
« On peut s’asseoir pendant des heures et on a des débats sur un paquet de sujets. Tout le monde peut y aller de son opinion. Tu rentres le matin pour une rencontre et tu peux en ressortir avec une vision différente en raison des arguments apportés par des collègues. »
Une équipe à évaluer
Rutherford, le président des opérations hockey des Canucks, a eu le flair de lui ouvrir les portes de l’organisation après une carrière de 10 ans comme agente de joueurs.
« Ça fait juste un mois que j’occupe ce poste, alors ça se déroule très rapidement, a rappelé Castonguay. Il y a encore beaucoup d’adaptation : on vient de mettre une équipe en place au niveau de la direction. En ce moment, la priorité reste d’évaluer le club. On est en mode évaluation et on ne veut pas y aller de décisions trop rapides. Il faut regarder toutes les possibilités et bien connaître tous nos joueurs et espoirs. »
« Pour moi, ça se passe super bien jusqu’à présent. J’adore l’équipe que nous avons mise en place. C’est un nouveau défi tous les jours. Quand tu fais le même boulot pendant 10 ans, tu peux le faire plus les yeux fermés. »
À l’image du Canadien, les Canucks ont remodelé leur deuxième étage au cours des dernières semaines avec les embauches d’un nouveau président des opérations hockey (Rutherford), un nouveau directeur général (Allvin), un nouvel entraîneur-chef (Bruce Boudreau) et deux DG adjointes (Castonguay et Granato).
Il y a du sang neuf chez les Canucks.
Des valeurs semblables
Embauchée par Rutherford, Castonguay a rapidement établi de bons liens avec Allvin.
« Mon quotidien se passe beaucoup avec Patrik, a-t-elle précisé. Je ne le connaissais pas vraiment avant. Il a toute une tête de hockey, il a un long parcours dans le recrutement [avec le Canadien et les Penguins de Pittsburgh]. Il est le premier DG originaire de la Suède dans la LNH. C’est vraiment le fun pour lui. »
« Patrik est une très bonne personne. Il a une grande intelligence émotionnelle. Je pense qu’il deviendra un très bon DG pour cette raison. Il pense à l’humain derrière le joueur de hockey. Il est discipliné, rigoureux et il ne prend pas des décisions sur un coup de tête. J’aime ça puisque je me retrouve dans cette approche. Patrik est à l’écoute de l’opinion de ses collègues. Il pose aussi plusieurs questions. Et quand il a une idée, il passe par ton bureau pour en jaser. J’apprends beaucoup de lui tous les jours, c’est juste incroyable. »
Le repêchage
Dans sa vision pour construire une équipe gagnante, Castonguay croit que la clé repose sur deux aspects cruciaux : le repêchage et le développement.
« Il y a de bons jeunes avec les Canucks. Mais il faut construire avec le repêchage. Nous voulons mettre en place un système pour développer les joueurs à l’intérieur de l’organisation. Une équipe ne peut pas se baser sur le marché des joueurs autonomes. En réalité, c’est le wild west. Souvent, les joueurs reçoivent un gros contrat pour ce qu’ils ont fait, pas ce qu’ils feront. »
« C’est agréable quand tu peux repêcher un joueur, tu le développes et tu le vois grandir dans ton équipe. Il représente l’organisation et ça devient dans son sang. Les frères Sedin sont le meilleur exemple. Ils ont passé toute leur carrière avec les Canucks et ils restent encore à Vancouver aujourd’hui. Ils sont des images fortes des Canucks. Il y a un cachet important à cela. »