Elvis Gratton is alive and well
Actuellement, le seul patriotisme qui compte, c’est le patriotisme canadien


Richard Martineau
Avant-hier, sur ma page Facebook, j’ai publié un lien menant vers la chronique que Sophie Durocher a écrite au sujet de la pub de Mark Carney .
Celle où le PM discute des grandeurs du Canada avec l’humoriste Mike Myers.
«Une pub sur le Canada sans aucune référence au Québec et au fait français, ai-je écrit. Et c’est censé nous donner le goût de rester dans ce pays?»
Cette publication m’a attiré de beaux commentaires.
«PAS GRAVE!»
Commentaire numéro 1: «Ça vient déranger quoi qu’une publicité soit en anglais seulement? Elle est faite pour les anglophones! Vous chialez juste pour chialer...»
Je ne critiquais pas le fait que la publicité était en anglais, mais qu’elle ne faisait jamais référence au Québec. Mais, bon, c’était peut-être trop compliqué pour ce lecteur...
Commentaire numéro 2: «T’es vraiment un gros chialeux...»
Commentaire numéro 3: «Plutôt que d’être dans une résistance haineuse, futile et puérile à l’égard des anglos, on serait bien mieux de prendre notre place au sein de la Confédération et d’y apporter notre vigueur et nos couleurs...»
Prendre notre place dans un pays où on se fout carrément de notre langue et de notre culture. Quelle bonne idée. Comme si on n’avait jamais essayé.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Richard Martineau, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Commentaire numéro 4: «Actuellement, nous faisons face à une crise économique sans précédent. Or, qu’est-ce qu’on fait? On parle du français et de la culture québécoise!»
JAMAIS LE BON TEMPS
Dans sa chronique d’hier, Joseph Facal se demandait comment des électeurs québécois pouvaient appuyer Carney, alors que le bonhomme se fout de notre langue et que le bilan des dix ans de règne du PLC en matière d’immigration, de respect des champs de compétence du Québec et de finances publiques est épouvantable.
Eh bien, t’as une partie de la réponse, Joseph.
Le français? La culture? Les deux peuples fondateurs? Accorder de nouveaux pouvoirs au Québec?
On s’en fout.
L’important, c’est l’économie.
Jusqu’au Bloc qui met le nationalisme québécois de côté pour mettre sur pied un Buy Canada Act. Comme si la mission première du Bloc était d’améliorer le Canada pour tous les Canadiens.
«À quand un mariage entre le PQ et QS?», demandait mon collègue Rémi Nadeau cette semaine.
De même, à quand un mariage entre le Bloc et le NPD? Plus ça va, plus ces deux partis se ressemblent.
Quand c’est rendu que même des souverainistes ne veulent plus parler de souveraineté sous prétexte que «l’heure est grave», il n’y a rien de surprenant au fait que les libéraux aient le vent dans les voiles.
Comme m’a dit Guy Nantel à QUB hier: «Quand l’économie va mal, ce n’est pas le temps de parler de souveraineté. Et quand l’économie va bien, on n’a pas besoin d’en parler, car tout va bien. Finalement, c’est jamais le bon temps.»
NOYER LE QUÉBEC
Pierre Falardeau et Julien Poulin sont morts, mais pas Elvis Gratton.
Leur personnage continue de sommeiller à l’intérieur de chaque Québécois.
Actuellement, le seul patriotisme qui compte, c’est le patriotisme canadien.
Trump a réussi à faire ce que les libéraux fédéraux essaient de faire depuis 50 ans.
Noyer le Québec dans le grand tout canadien.