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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Elvis Gratton déménage au Mexique

Parce que la Floride, son ancien paradis, coûte maintenant trop cher

Photo Agence QMI / BENOIT RIOUX
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Photo portrait de Pierre-Olivier Zappa

Pierre-Olivier Zappa

2025-01-28T05:00:00Z
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Elvis Gratton a fait ses valises. Adieu Pompano Beach. Fini les chemises hawaïennes et les parcs de maisons mobiles. Aujourd’hui, il rêve d’un soleil plus abordable.

On l’imagine facilement à Puerto Vallarta. Une margarita à la main. Pourquoi? Parce que la Floride, son ancien paradis, coûte maintenant trop cher. Le dossier du Journal nous l’a clairement démontré en fin de semaine.

Les prix de l’immobilier ont explosé. Une maison achetée pour 250 000$ il y a dix ans vaut aujourd’hui 600 000$. À Miami, le loyer moyen d’un appartement avoisine les 3000$ par mois. Même les loyers dans les villes moins touristiques, comme Naples ou Fort Lauderdale, frisent l’indécence.

Le coût de la vie, lui aussi, a grimpé en flèche. Les taxes foncières augmentent chaque année. L’assurance habitation est hors de prix, alimentée par les ouragans. Même remplir son panier d’épicerie coûte une fortune.

Et le dollar canadien n’aide pas. Avec un huard flottant autour de 70 cents US, chaque dépense devient encore plus coûteuse. Une retraite confortable en Floride est devenue inaccessible pour de nombreux Québécois.

Elvis en mode sombrero

Si Elvis Gratton avait encore des rêves d’Amérique, il les aurait certainement adaptés. Il aurait donc opté pour une destination plus abordable: le Mexique.

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Là-bas, il pourrait louer un appartement spacieux pour 1000$ par mois, savourer un repas gastronomique pour 10$, et s’offrir une bière à 2$. À Playa del Carmen, il pourrait même aller regarder un match des Canadiens au resto-bar Los Tabernacos, dont le propriétaire vient de Montréal!

Elvis n’est pas seul à rêver de soleil ailleurs qu’aux États-Unis. L’hiver dernier, selon Statistique Canada, la popularité des destinations internationales autres que les États-Unis a bondi de 59% par rapport à l’année précédente. Les trois principaux pays d’outre-mer visités par les résidents canadiens étaient le Mexique (955 700 visites), la République dominicaine (405 800) et Cuba (354 700).

La Floride demeure malgré tout une destination prisée. L’hiver passé, plus de 1,3 million de Canadiens ont visité l’État, selon l’office du tourisme floridien. Mais les temps changent.

La fin du rêve floridien

Les vendeurs de rêve proposent de nouveaux décors. Autrefois, ils misaient sur la Floride: des condos à Pompano Beach, des piscines creusées, des terrains de golf à perte de vue.

Aujourd’hui, sur nos fils TikTok ou Instagram, on voit une nouvelle tendance. De plus en plus de courtiers immobiliers québécois nous montrent des vidéos de propriétés à Tulum ou Playa del Carmen. Une villa avec piscine pour une fraction du prix d’un condo en Floride. Une vue sur la mer turquoise. Des marchés locaux où l’on peut vivre comme un roi pour quelques dollars.

Elvis a décroché son drapeau américain. Le roi des clichés québécois en Floride déambule désormais sur les plages mexicaines, en hurlant fièrement : «¡Muy caliente!» au lieu de «Think big, s’ti!». Franchement, j’aurais adoré voir Julien Poulin jouer ce rôle avec un sombrero vissé sur la tête et une Corona à la main.

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