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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Elon Musk est le nouveau bouc émissaire et ennemi public numéro 1 de la gauche mauvaise perdante

Photo AFP
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2024-11-11T20:30:00Z
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Pendant quelques jours, je me suis demandé si la gauche, sidérée par la victoire de Donald Trump, allait faire le pari de l’introspection, de l’autocritique.

Par exemple, allait-elle reconnaître que le clientélisme ethnique multiculturaliste conjugué au racisme antiblanc, qu’elle a le culot d’appeler antiracisme, suscite une profonde colère chez le commun des mortels?

Allait-elle se dire qu’agresser idéologiquement les gens ordinaires en cherchant à convaincre leurs enfants qu’ils pourraient être d’un autre «genre» que leur sexe biologique est une lubie terrifiante de savant fou?

Allait-elle comprendre la révolte contre l’immigration massive?

Allait-elle finalement se demander ce qui, dans son discours et son projet, suscite le rejet des électeurs?

Hélas, non! Au contraire. Mauvaise perdante, elle s’enfonce dans ses certitudes idéologiques, convaincue d’incarner toujours plus le camp du Bien, convaincue aussi d’avoir devant elle une collection de tarés. Dans la défaite, elle se raccroche à ce qu’elle connaît en dégobillant encore plus sur le gagnant de la présidentielle et sur ses électeurs.

Dans son esprit, le progressisme est un vote naturel, et le conservatisme, un vote de dépit, un vote de rancœur ou un vote mal informé.

Si elle perd, c’est que le système est mal fait. Elle cherche un bouc émissaire.

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Il porte un nom: Elon Musk. Elle en fait un concept: la «désinformation». Elle le répète désormais sans cesse.

Ce n’est pas nouveau, mais c’est devenu une vraie névrose.

Revenons sur ses origines, en 2016, au moment de la victoire du Brexit, suivie de la première victoire de Trump.

La gauche et, plus largement, l’oligarchie mondialiste n’avaient rien vu venir.

Elle avait alors trouvé sa théorie: c’était la faute des réseaux sociaux (et même des Russes, apparemment!), que la «droite» utilisait plus efficacement qu’elle. Une droite qui désinformerait et manipulerait grossièrement le débat public pour gagner.

Elle en a tiré une conclusion simple: il lui fallait les réguler. Ce qui est une manière polie de dire: les censurer.

Depuis, la chose l’obsède. Faut-il en oublier qu’en 2020, c’est justement en censurant sur Twitter et sur l’ensemble des réseaux sociaux l’enquête du New York Post à propos de l’ordinateur de Hunter Biden que le Parti démocrate a réussi à dissimuler une information susceptible d’entraîner la défaite de Joe Biden?

Faut-il rappeler qu’entre-temps, on a appris que cette opération avait été pilotée à partir du FBI? Je suis toujours étonné de voir à quel point la transformation du FBI en police politique intérieure ne choque pas ceux qui se prennent pour les gardiens de la démocratie.

En janvier 2024, dans le cadre du Forum de Davos, Ursula von der Leyen a soutenu que la lutte contre la «désinformation» était au cœur de la démocratie aujourd’hui. C’était, selon elle, l’enjeu de l’heure.

Il faut savoir décoder le vocabulaire de l’oligarchie.

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L’oligarchie occidentale hurle à la «désinformation» dès qu’elle perd le contrôle du récit collectif, dès que ses thèmes ne dominent plus la vie publique, dès qu’elle ne fixe plus ses paramètres idéologiques.

Elle hurle à la désinformation pour frapper d’anathème ceux qui ne hiérarchisent pas l’information de la même manière qu’elle, ou qui présentent les faits qui traversent l’actualité sous un angle qu’elle n’approuve pas.

Le concept de désinformation s’accompagne généralement du concept de «discours haineux». Il sert quant à lui à disqualifier toute critique du progressisme en la transformant en «phobie».

C’est ici que Elon Musk prend toute son importance. En achetant Twitter, il a créé les conditions d’une révolution de la liberté d’expression dans la vie publique. Globalement, il a démantelé la censure mise en place par ses prédécesseurs.

Contrairement à ce qu’on dit, il n’a pas, selon moi, transformé Twitter en poubelle. Il l’a délivré toutefois des censures qui s’accumulent ailleurs contre la liberté d’expression, qui ne devrait connaître que deux limites: l’appel à la violence et la diffamation.

Et dès lors que le peuple peut s’exprimer sans censure, il se libère des interdits du politiquement correct. Qu’on approuve ou non ce qu’il dit ne vient que dans un second temps.

On comprend pourquoi la gauche tend désormais à faire d’Elon Musk l’ennemi public numéro 1.

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