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L'article provient de Le Journal de Montréal
Opinions

Éloge du cégep

PHOTO D'ARCHIVES, AGENCE QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Mathieu Bock-Côté

Mathieu Bock-Côté

2025-05-30T19:30:00Z
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On en parle peu, mais le sujet compte, pourtant: le réseau collégial connaîtra de significatives compressions.

Il va de soi que tout le monde doit faire sa part dans la réduction des dépenses publiques, qu’aucun secteur ne peut s’y soustraire.

L’essentiel est ailleurs.

Je m’inquiète de l’inquiétant préjugé «anti-cégep» qui remonte à la surface, en certains milieux, pour les justifier.

L’idée est toujours la même: le cégep est une structure de trop, et dans la vie des étudiants, une étape dont ils pourraient se passer. Mieux vaudrait l’abolir. Et entre-temps, le dépecer, le décharner.

Travail

C’est une erreur. Et pire qu’une erreur: une sottise. Car le cégep est une institution de bon sens, et plus encore aujourd’hui qu’hier, dans un monde qui redécouvre enfin la nécessité des formations professionnelles et techniques, essentielles à l’économie et qui assureront à ceux qui passeront par là de belles et prospères carrières.

Dans la plupart des cas, la formation professionnelle et technique est mille fois plus utile qu’une formation universitaire en sciences sociales et humaines, d’une qualité intellectuelle trop souvent médiocr, fabriquant des idéologues socialement inadaptés, et qui condamnera ses diplômés à des professions insatisfaisantes et bureaucratiques.

Dire cela ne revient toutefois pas à congédier la culture générale. Au contraire.

Car le génie du cégep, toutefois, est de conjuguer la formation professionnelle avec la formation générale, en ouvrant la jeune personne qui le fréquente à la philosophie, à la littérature, et même, dans certains cas, à l’histoire.

Culture

J’ajoute, et ce n’est pas un détail, que dans un pays géographiquement étendu comme le Québec, le cégep assure partout la présence de pôles culturels, essentiels à la respiration d’une société.

Il structure la vie régionale et permet même de développer des formations adaptées à la diversité des milieux.

Le cégep, loin d’être une erreur héritée de la Révolution tranquille, est une vraie belle invention québécoise à préserver.

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