Une Québécoise en Pologne vient en aide aux réfugiés ukrainiens


Camille Payant
Une Québécoise établie depuis deux ans à Varsovie, en Pologne, offre du transport, de l’aide logistique et des biens aux réfugiés ukrainiens qui arrivent à la frontière près de chez elle.
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«Il y a tellement de gens dans le besoin autour de nous. C’est naturel de vouloir les aider», raconte Fanny Lanctôt Fortier, en entrevue de Varsovie, la capitale polonaise.
Avec un groupe d’amis, la femme de 30 ans originaire de Montréal a mis sur pied plusieurs initiatives pour venir en aide aux réfugiés, dont le transport de la frontière à la capitale, l’envoi de biens en Ukraine et le paiement des frais médicaux à ceux dans le besoin.
Dernièrement, ils ont notamment dû conduire à l’hôpital une jeune mère qui subissait les contrecoups de sa récente césarienne et faire la tournée des centres de dons avec une famille comprenant un bébé de trois semaines et un homme qui s’est fait tirer dessus par un avion.
Afin de mener à terme toutes ces initiatives, Mme Lanctôt Fortier a lancé une campagne de sociofinancement sur la plateforme GoFundMe, qui a récolté plus de 20 000$ en une semaine.
Pleine capacité
En moins de deux semaines, plus d’un million d’Ukrainiens sont débarqués en Pologne, un pays qui compte seulement 38 millions d’habitants.
Il est donc de plus en plus complexe pour Fanny Lanctôt Fortier et ses proches de trouver des appartements vacants afin de loger des réfugiés.
«Il n’y a presque plus de logements maintenant, c’est vraiment très difficile pour les nouveaux réfugiés qui viennent d’arriver», se désole-t-elle.
«Tous ceux qui peuvent ont offert leur logement. Ils déménagent pour laisser la place aux réfugiés», dit-elle, précisant qu’ils sont très souvent une dizaine par appartement.
Elle-même ira habiter dans quelques jours chez des amis afin de laisser son appartement, actuellement en rénovation, à de nouveaux réfugiés.
D’ici là, la chef du département marketing d’Adidas pour l’Europe de l’Est se concentre à temps plein sur ce projet, puisque son employeur vient d’offrir cinq jours de congé à son personnel afin de leur permettre de prêter main-forte.
Prochaines semaines
Selon elle, cette générosité spontanée n’avait toutefois pas été réfléchie à long terme, tant par les Polonais que les Ukrainiens.
«C’est une chose de laisser vivre une famille chez nous pendant une semaine, mais c’est une autre chose pendant un an», précise Mme Lanctôt Fortier.
«Au début, les réfugiés qui venaient pensaient que ce serait temporaire, quelques semaines et ils retourneraient chez eux. Maintenant, l’idée que ce sera peut-être plus long est plus concrète», ajoute-t-elle.
Elle est ainsi consciente que des questions demeurent donc sur leur capacité à se loger à plus long terme, sur les tenants et aboutissants de leur statut de réfugié ou sur leur capacité à travailler en sol polonais, notamment.