Publicité
L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Elle tombe dans le piège des jeux en ligne et doit faire faillite

PHOTO D'ARCHIVES, DIDIER DEBUSSCHÈRE
Partager

Emmanuelle Gril

2025-05-07T23:00:00Z
Partager

En arrêt de travail depuis plusieurs mois en raison de problèmes de santé, Mélanie est devenue dépendante aux jeux en ligne. Un cocktail explosif qui va faire couler ses finances

«Mes revenus ont beaucoup diminué en raison de mon arrêt de travail. Mon assurance salaire me verse 1300$ par mois et je touche aussi 900$ en allocations familiales pour mes deux jeunes enfants», explique-t-elle.

En raison de cette baisse de salaire, Mélanie a commencé à utiliser sa marge et ses cartes de crédit pour boucler ses fins de mois. Mais un autre facteur allait causer sa perte: sa dépendance aux jeux en ligne.

Dépendante aux jeux en ligne

Pour passer le temps, Mélanie a commencé à jouer sur des sites de paris en ligne. Au début, c’était uniquement pour se désennuyer, mais rapidement elle a eu la piqûre et a développé une véritable dépendance. Persuadée qu’elle réussirait à faire des gains qui lui permettraient de traverser cette période difficile sur le plan financier, elle a contracté des prêts à haut taux d’intérêt pour pouvoir continuer à parier. Au bout du compte, elle s’est retrouvée encore plus endettée et elle a même empiré sa situation, car elle doit désormais 32 000$ à ses créanciers.

Publicité

Avec des dépenses mensuelles de base s’élevant à 1890$ et des revenus de 2200$, elle est incapable de rembourser ce qu’elle doit ni même d’effectuer les paiements minimums mensuels. Dans ces conditions, elle ne sera jamais en mesure de liquider ses dettes.

Chercher de l’aide

Mélanie a finalement pris conscience de son problème et est allée chercher de l’aide auprès d’un organisme pour se libérer de sa dépendance au jeu. La situation est désormais contrôlée, mais elle doit faire face à un endettement insurmontable. Elle a donc décidé de consulter une firme de syndic en insolvabilité pour explorer les solutions possibles.

Maude Lefebvre, conseillère principale en insolvabilité chez Raymond Chabot, a analysé son dossier. «Après avoir établi son budget pour évaluer sa capacité de remboursement des dettes, nous avons pu discuter des options qui s’offrent à elle», explique-t-elle.

Trois options, une seule solution

La consolidation de dettes, qui permet de regrouper toutes les dettes et de les rembourser d’un coup à l’aide d’un prêt à un taux d’intérêt plus faible, n’était hélas pas envisageable. «En raison de ses retards de paiement, de son ratio d’endettement élevé et de son dossier de crédit entaché, il lui sera impossible de trouver une institution financière disposée à lui prêter de l’argent», souligne Maude Lefebvre.

La proposition de consommateur, grâce à laquelle il est possible de rembourser un montant moindre que le total des dettes, est une autre possibilité. Cependant, compte tenu du budget serré de Mélanie et du fait qu’elle ne sait pas quand elle pourra retourner travailler, elle préfère ne pas s’engager sur plusieurs années. Avec une proposition de consommateur, les versements peuvent en effet s’étirer sur une période maximale de 60 mois.

Par conséquent, la meilleure solution dans son cas est la faillite. «Puisqu’elle n’a jamais fait faillite auparavant, c’est l’option la plus rapide et la moins coûteuse. Elle lui permet de régler ses dettes en un laps de temps beaucoup plus court – neuf mois – que la proposition de consommateur», mentionne Maude Lefebvre.

Sa cote de crédit sera très entachée, mais Mélanie pourra se concentrer sur sa santé et éventuellement retourner sur le marché du travail et améliorer son bilan financier.

SA SITUATION FINANCIÈRE

Actifs:

  • Aucun

Dettes:

  • Marge de crédit: 19 000$
  • Prêts à haut taux d’intérêt: 10 500$
  • Cartes de crédit: 2500$

TOTAL DES DETTES: 32 000$

Revenus mensuels:

  • Assurance salaire: 1300$
  • Allocations familiales: 900$

TOTAL DES REVENUS: 2200$

Dépenses mensuelles:

  • 1890$ (incluant loyer, épicerie, cellulaire, internet, transport en commun, assurance habitation, médicaments)
Publicité
Publicité