Elle recule en sens inverse, puis frappe trois piétons

Une automobiliste montréalaise qui a fauché trois piétons, dont un enfant, après avoir reculé sur un chemin en pente en pleine heure de pointe n’a pas réussi à convaincre le juge que son véhicule avait subitement perdu ses freins et sa direction.

«Descendre à contresens du trafic à l’heure de pointe et que d’autres véhicules circulaient à l’intersection impliquait une manœuvre extrêmement dangereuse et téméraire», a clamé le juge Manlio del Negro.

Diana Antonella Koungou Anyeng a ainsi été reconnue coupable de trois chefs de négligence criminelle causant des lésions.

En septembre 2022, la Montréalaise de 39 ans était allée chercher son fils à une école située sur le chemin de la Côte-des-Neiges. Elle était alors au volant de la Mazda 5 appartenant à une cousine.

En voulant repartir, le véhicule s’est mis à «dévaler la colline de manière incontrôlable», sur pas moins de 77 mètres. Heureusement, aucun véhicule ne se trouvait sur ce tronçon puisqu’ils attendaient à un feu rouge.

Rendu au bas de la côte, à l’intersection avec l’avenue du Docteur-Penfield, Koungou a heurté trois piétons qui se trouvaient sur le trottoir. Elle a ensuite foncé dans un poteau de signalisation, puis dans un véhicule stationné.

Les trois victimes, dont l’une âgée de seulement 12 ans, ont dû être transportées en centre hospitalier. On ne connaît toutefois pas l’ampleur de leurs blessures.

Le mécanicien d’expertise au SPVM n’a trouvé aucune défectuosité sur le véhicule: les freins étaient fonctionnels, tout comme le système de direction et les composantes électroniques.

Raison inexpliquée

Selon l’automobiliste, qui avait jusqu’alors un dossier de conduite impeccable, il s’agissait d’un acte non intentionnel.

Elle a témoigné que, pour une raison inexpliquée et hors de son contrôle, le véhicule s’était mis à reculer même si elle avait appuyé sur l’accélérateur.

Elle a ensuite tenté de rediriger la Mazda vers une ruelle sans toutefois en être capable, selon sa version des faits. C’est alors qu’elle s’est mise à reculer en ligne droite sur le chemin.

Cette explication n’est «ni crédible ni vraisemblable», selon le juge. Il a même qualifié la version de l’accusée de «contraire au bon sens».

Le magistrat croit plutôt qu’il s’agissait «d’une manœuvre volontaire pour descendre la pente à reculons».

«Elle a attendu le moment propice pour amorcer sa descente: voie libre et piétons plus loin sur le trottoir», a-t-il souligné.

Diana Antonella Koungou Anyeng sera de retour en cour en juin prochain pour la suite des procédures.