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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Elle rembourse 20 000$ de dettes en prenant un deuxième emploi à temps plein chez McDonald’s

"Courtoisie"
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Gabriel Côté

2024-03-23T04:00:00Z
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Criblée de dettes, une fonctionnaire de 42 ans a dû travailler à temps plein chez McDonald’s en plus de son emploi régulier pour se sortir la tête de l’eau. Et elle n’est pas la seule dans cette situation, alors que les Québécois sont de plus en plus nombreux à prendre un deuxième travail pour essayer de joindre les deux bouts.

«Je ne voulais pas creuser ma tombe encore plus, alors j’y suis allée... et puis c’était à juste deux minutes d’auto de chez moi», confie Emilie Gaumond au téléphone.

Il y a cinq ans, elle s’est acheté une maison toute seule, «pas de conjoint, pas d’aide de parent et tout», mais les frais liés à l’entretien l’ont vite rattrapée et elle s’est trouvée aux prises avec une dette avoisinant les 20 000$.

«Je me suis pitchée là-dedans, ne sachant pas à quel point c’était dispendieux d’avoir une maison seule. Mon salaire ne pouvait pas couvrir la vie de tous les jours, plus une craque dans le solage», explique-t-elle.

15 heures de travail par jour

Certaine de trouver facilement un deuxième emploi en raison de la pénurie de main-d’œuvre, Emilie s’est mise à distribuer son curriculum vitae à gauche et à droite, mais en vain. «Quand tu dis que tu as déjà un emploi et que tu veux travailler les soirs et la fin de semaine, les gens ne sont pas tellement ouverts à ça, ils se disent qu’ils vont être les premiers à être flushés», se souvient la fonctionnaire.

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En février 2023, elle a finalement réussi à se faire embaucher quelque part, au McDonald’s de Repentigny. «Ça me faisait sept heures et demie le jour à mon emploi régulier, puis sept heures et demie de plus le soir. Je rentrais chez moi vers minuit, puis je prenais ma douche avant de dormir quelques heures, et de recommencer.»

Cela aura pris dix mois, mais ses dettes sont aujourd’hui complètement effacées. «J’ai gagné 18 000$ avec ma deuxième job, et j’ai réussi à combler la différence», se réjouit la fonctionnaire.

- Mais qu’est-ce qu’on fait, Emilie, quand on ne travaille pas quinze heures par jour?

- J’ai un vieux, vieux chien à la maison, rigole-t-elle. Il vit à son rythme, pas au mien, et je veux passer du temps avec lui pendant qu’il est encore là.

Tendance

La situation d’Emilie Gaumond est symptomatique du fait que la journée de travail «ordinaire», de 9h à 17h, n’est plus la norme pour bien des gens à travers le monde.

Au Québec seulement, 15% des gens affirment avoir eu un revenu d’appoint dans la dernière année, comparativement à seulement 13% en 2022, selon un récent sondage d’Angus Reid mené pour le compte d’H&R Block.

Et tout porte à croire que cette proportion va encore augmenter, car 12% des Québécois envisagent de faire de même pour passer à travers les turbulences économiques actuelles.

Les raisons qui les motivent sont presque trop évidentes pour être énoncées: l’augmentation du coût de la vie fait qu’il est difficile d’assumer les dépenses courantes, au point que 24% des gens ont du mal à payer leurs factures, selon le même coup de sonde.

«Voir ses finances partir dans le négatif, c’est anxiogène», témoigne Emilie Gaumond. «J’ai travaillé pour m’en sortir, mais pendant dix mois, le travail était toute ma vie, et tout le monde me parlait juste de ça. C’est un mode de vie qui peut faire pour un temps, mais ça ne peut pas durer toujours. Un moment donné, c’est nécessaire de ralentir la cadence.»

Ils ont deux emplois... et des secrets

  • Quelque 26% des Québécois qui ont eu un revenu d’appoint dans la dernière année n’en ont pas informé leur employeur principal.
  • Quelque 27% n’ont pas l’intention de déclarer ces revenus à l’impôt.

Source: Sondage Angus Reid mené pour le compte de H&R Block

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