Elle passe en huitièmes de finale: Naomi Osaka et ses petites victoires
Elle travaille fort pour exorciser ses démons


Dave Lévesque
On ne sait pas si on reverra un jour la Naomi Osaka qui a été au sommet du classement de la WTA en 2019, mais la version 2025 gagne à être connue.
Osaka, qui pointe désormais au 49e rang, a fait un pas de plus vers son objectif de gagner tout en ayant du plaisir en défaisant Jelena Ostapenko en deux manches de 6-2 et 6-2 et en à peine 72 minutes sur le court central vendredi après-midi. Au prochain tour, elle fera face à la Lettone Anastasija Sevastova, qui a surpris Jessica Pegula vendredi.
En l’espace de deux jours, la joueuse de 27 ans a fait preuve de beaucoup de force de caractère sur les courts montréalais, ce qui est un bon signe pour elle.
Contre Ostapenko, elle a échappé une balle de match et son service alors qu’elle menait 5 à 3 dans la deuxième manche. Elle a rebondi en prenant le service de son adversaire, gagnant les quatre points de l’échange, pour confirmer son passage en huitièmes de finale.
Mercredi, contre Liudmila Samsonova, elle a effacé deux balles de match lors de la seconde manche pour remonter la pente, l’emporter et gagner la suivante ainsi que le match. La Naomi Osaka qui a évolué entre 2020 et 2025 n’aurait peut-être pas eu cette force de caractère.
Aspect mental
En 2021, elle a révélé qu’elle se battait contre l’anxiété et la dépression. Dans un documentaire diffusé sur Netflix, elle avouait que la pression associée au fait de devenir la première femme originaire d’Asie à atteindre le premier échelon mondial du tennis était lourde à porter, surtout dans un contexte de sport individuel.
«L’aspect mental est toujours là, mais je me dis que, même quand je ne joue pas de façon fantastique, si je peux être mentalement dans le coup à chaque point, j’ai une chance. J’en suis encore à apprendre comment améliorer cet aspect», a-t-elle confié en mêlée de presse.
Pour elle, son comportement lors de ses deux derniers matchs représente une belle victoire sur elle-même.
«Ce que j’ai fait mercredi, j’ai l’impression que, sur le plan mental, c’est une énorme amélioration parce que ça fait longtemps que je n’avais pas joué un match comme ça.
«Et aujourd’hui, je ne voulais pas m’apitoyer sur ce bris, question de donner 100% sur chacune des balles que je joue.»
Autres priorités
Parfois, il suffit d’un changement de priorités pour trouver de l’équilibre dans sa vie et c’est ce qui est arrivé à Naomi Osaka quand elle a donné naissance à sa fille Shai, il y a deux ans.
«Devenir mère m’a permis de me calmer beaucoup et ça m’a aussi fait réaliser que, l’an passé, je me concentrais beaucoup sur la victoire, je voulais quasiment trop gagner. Maintenant, je suis juste contente d’être en santé et de pouvoir jouer des matchs. Ma fille est maintenant ma priorité numéro un.»
Sa fille l’accompagnait à Washington la semaine dernière, mais n’est pas à Montréal. Elle la retrouvera à Cincinnati lors du prochain tournoi, mais ça devra attendre un peu en raison de sa belle prestation à Montréal jusqu’à maintenant.
«Chaque fois que je joue un bon match, je pense que je retrouve mon meilleur niveau. Je suis contente d’offrir un bon niveau de jeu et de me retrouver dans les rondes avancées d’un tournoi.»
Et le plus important: le plaisir est-il au rendez-vous?
«J’ai du plaisir, je suis vraiment heureuse d’être ici», assure-t-elle avec un sourire qui ne ment pas.