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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Frères tués et incinérés: elle nie toute responsabilité

Tout comme son conjoint, l’accusée dit n’avoir jamais brûlé les cadavres

Marie-Josée Viau et Guy Dion à leur arrivée au Centre judiciaire Gouin, à Montréal, la semaine dernière.
Marie-Josée Viau et Guy Dion à leur arrivée au Centre judiciaire Gouin, à Montréal, la semaine dernière. Photo d'archives
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2021-09-27T18:01:04Z
2021-09-27T22:35:00Z
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La femme accusée d’avoir participé aux meurtres de deux frères et d’avoir ensuite incinéré les cadavres jure qu’elle n’était au courant de rien, et qu’elle n’a rien dit par peur de représailles.

« C’était comme si le temps s’est arrêté. C’est une image que je n’oublierai jamais. Cet événement... Il n’avait jamais été mention de meurtre, je me suis demandé pourquoi », a lancé en sanglots Marie-Josée Viau, lundi au Centre judiciaire Gouin, à Montréal.

La femme de 46 ans est accusée avec son conjoint, le pompier Guy Dion, 50 ans, des meurtres des frères Vincenzo et Giuseppe Falduto et d’avoir comploté leur mort en juin 2016.

Selon la Couronne, le couple aurait assisté un tueur à gages de la mafia et son complice en permettant d’éliminer les frères dans le garage de leur résidence de Saint-Jude, en Montérégie.

Viau et Dion auraient ensuite incinéré les cadavres, selon des déclarations incriminantes obtenues par le tueur à gages qui a retourné sa veste pour devenir délateur. 

« J’ai embarqué dans ses affaires parce que j’avais peur », s’est toutefois défendue l’accusée.

Elle ne savait pas

Témoignant pour sa défense, lundi, Viau a également assuré qu’elle n’avait été au courant de rien.

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« On ne savait pas quoi faire, ça se bousculait dans ma tête », a affirmé Viau.

Mais si elle jure avoir vu le tueur et son complice « brûler des choses » dans la cour de la résidence, elle a nié toute responsabilité dans cette affaire. 

« Je voulais pas... on n’était pas responsables de ça, on ne le voulait pas », a-t-elle sangloté.

Et si elle n’a pas appelé les policiers, c’était surtout par peur de représailles, a-t-elle dit en réponse aux questions de son avocate, Me Mylène Lareau.

« Ç’aurait été de nous impliquer directement, a-t-elle dit. On avait peur de la réaction des policiers, de l’impact que ça aurait, de parler de caches d’armes, de cadavres. La peur était trop grande, je me sentais prise au piège. »

Pas brûlé les cadavres

Et tout comme son conjoint, Guy Dion, avant elle, Viau a juré n’avoir jamais brûlé les cadavres, mais plutôt de les avoir laissés chez un certain Guidou, après que le complice du tueur leur aurait demandé d’y déposer une voiture. 

Car comme les cadavres étaient déjà dans le véhicule, elle y a vu l’opportunité de s’en débarrasser.

« La solution est arrivée comme ça, on ne s’est pas posé de question, a affirmé Viau. Rien de tout ça n’était prévu. »

Elle affirme avoir ensuite menti au complice du tueur à gages, pour que cette histoire soit finalement mise derrière elle. 

« On ne nous est jamais revenu pour la voiture, les victimes... », a-t-elle assuré, en disant avoir ensuite « mis le paquet » dans son mensonge par peur.

Et si elle raconte sa nouvelle version pour la première fois, après avoir écouté toute la preuve de la Couronne, c’est, a-t-elle juré, « pour que les gens sachent vraiment ce qu’il s’est passé ».

« J’ai encore un sentiment d’impuissance de ma propre vie », a-t-elle laissé tomber.

Le procès, présidé par le juge Éric Downs, se poursuit tout le reste de la semaine.

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