«Elle était chargée, prête à tirer»: Il fuit la police avec sa sacoche pleine d’armes
Le vingtenaire aurait pu faire feu dans un quartier résidentiel


Francis Pilon
Un homme de 23 ans réfléchira en prison pendant près de deux ans puisqu’il a fui des policiers, à Montréal, en cachant sa sacoche qui contenait une arme à feu illégale, un couteau de chasse et une cagoule.
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«Les crimes commis par Adam Fatheddine sont graves, sa culpabilité morale est élevée. Dans ce contexte, les principes de dénonciation et de dissuasion doivent avoir une résonance particulière», tonne le juge Martin Chalifour, de la Cour du Québec.
Dans son récent jugement, on apprend que des policiers ont été appelés le 4 juin 2023 pour de possibles transactions de drogues à Montréal-Nord. Des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) se sont donc rendus sur une rue résidentielle vers 2 h du matin.
Cinq hommes se trouvaient alors sur place, dont Adam Fatheddine.
«Ce dernier porte une sacoche en bandoulière de type man purse, qui attire l’attention des policiers. À la lumière de diverses observations et fort d’une formation spécialisée, le policier fouilleur estime qu’une arme à feu pourrait s’y trouver», peut-on lire dans le document juridique.
Trahi par sa sacoche
Les policiers ont donc ordonné à Fatheddine de montrer le contenu de son sac. Le vingtenaire, qui travaille dans un commerce de robes de mariée, a aussitôt refusé et pris la poudre d’escampette.
«Durant sa course, il lance sa sacoche au sol. Il est finalement maîtrisé quelques mètres plus loin. Une fois celui-ci arrêté, les policiers récupèrent l’item», relate le juge.
À l’intérieur, ils ont trouvé des éléments inquiétants : une arme à feu qui « était chargée, prête à tirer », une cagoule, un couteau de chasse et un « dispositif prohibé ». Notons qu’une pièce d’identité au nom du Montréalais a aussi été retrouvée dans le sac.
L’avocat d’Adam Fatheddine a d’ailleurs demandé que cet élément soit retiré de la preuve, faisant valoir que les policiers n’avaient pas les autorisations pour inspecter son sac.
«Cette fouille était légale. Elle l’était tout autant quelques instants plus tard après la fuite du requérant et [après] qu’il s’en soit débarrassé. Ce comportement de fuite offrait une base incriminante supplémentaire», a rétorqué le juge Chalifour.
Une bonne leçon
Le tribunal a finalement déclaré le jeune homme coupable de quatre chefs d’accusation, dont possession d’une arme à autorisation restreinte et port d’arme dissimulée.
Il passera donc les 22 prochains mois derrière les barreaux. L’avocat de Fatheddine plaidait pour une peine d’emprisonnement à domicile, mais la demande a été refusée par le juge.
«En l’espèce, le crime est sérieux et la responsabilité du délinquant dans celui-ci est élevée. Ni le jeune âge de Fatheddine, ni son absence d’antécédents judiciaires, ni sa réhabilitation d’apparence ne sauraient éclipser le poids que doivent recevoir ici les objectifs de dénonciation et de dissuasion. [...] Une peine de détention ferme s’impose», conclut le Tribunal.
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