À Londres, Trudeau annonce des sanctions contre 10 individus russes
Raphaël Pirro et TVA Nouvelles
De passage à Londres pour une rencontre avec ses homologues britannique et néerlandais lundi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé l’ajout de dix oligarques et potentats russes à la liste des personnes sanctionnées par le Canada.
• À lire aussi: Guerre en Ukraine: Justin Trudeau effectuera un voyage en Europe
• À lire aussi: [EN DIRECT] 12e jour de guerre en Ukraine: voici tous les développements
«Les noms de ces individus viennent d’une liste compilée par le chef de l’opposition actuellement en prison, Alexeï Navalny», a-t-il déclaré. «Ces sanctions ajoutent de la pression sur le leadership de la Russie, incluant le cercle rapproché de Poutine.»
M. Trudeau a tenu un point de presse conjoint avec les premiers ministres Boris Johnson et Mark Rutte après leur journée de discussions centrées sur la réponse des pays occidentaux face à l’agression russe en Ukraine.
Arrivée de Justin Trudeau au 10 Downing Street. Point de presse dans quelques minutes. #polcan #tvanouvelles pic.twitter.com/z4Cmxq3nF5
— Raymond Filion (@filionrayTVA) March 7, 2022
«On insiste pour que la Russie implémente un cessez-le-feu pour protéger la population civile», a soutenu M. Trudeau.

La rencontre a lieu douze jours après l’invasion de l’Ukraine par la Russie de Vladimir Poutine. De nombreuses sanctions ont déjà été infligées à la Russie, provoquant l’effondrement de sa monnaie, le rouble, à un niveau historiquement bas, déclenchant ainsi une crise domestique.
Face à la perspective d’un élargissement de la zone de combat en Europe, plusieurs pays alliés ont déclaré leur intention d’augmenter leurs dépenses en matière de combat. C’est le cas de l’Allemagne, qui a annoncé la semaine dernière un investissement record de 100 milliards d’euros dans ces forces armées, brisant avec des décennies de tradition de non-interventionnisme.
De son côté, M. Trudeau n’a pas indiqué s’il allait renforcer l’état des Forces armées canadiennes (FAC) ni s’il allait augmenter ses contributions financières à l’OTAN.
«On regarde attentivement les besoins et la réalité de la situation. On a un budget qui s’en vient. Nous avons des réflexions sur les investissements qu’on doit faire, mais on reconnaît à quel point c’est important d’assurer que nos forces armées ont les outils nécessaires pour protéger le Canada», a laissé entendre le premier ministre.
L’équation du pétrole
La question de l’approvisionnement en gaz et en pétrole joue un rôle de premier plan dans la crise en Europe étant donné que la Russie est un fournisseur majeur pour plusieurs pays membres de l’OTAN, notamment l’Allemagne et les Pays-Bas.
«Évidemment, il y a beaucoup de débats autour des sanctions touchant à l’énergie. Là-dessus, nous ne devrions pas faire d’erreur: nous devons nous assurer qu’elles ne génèrent pas des risques ingérables à l’approvisionnement en énergie aux pays européens et au-delà, incluant l’Ukraine», a averti Mark Rutte, premier ministre des Pays-Bas.
Si réduire la dépendance à l’énergie russe est une finalité convenue entre les alliés, «il n’est pas facile pour tout le monde de fermer le robinet du jour au lendemain», a convenu Boris Johnson.
L’Europe doit donc composer avec cette «douloureuse réalité», selon M. Rutte, mais doit envisager rapidement des issues de secours. Pour M. Johnson, à long terme, cela passe surtout par le nucléaire et les autres énergies renouvelables, mais à court terme, il faudra trouver des «alternatives» au pétrole russe.
Questionné à savoir si le Canada avait l’intention d’augmenter ses exportations de pétrole pour combler le manque à gagner, Justin Trudeau n’a pas offert de réponse claire, insistant pour dire que «le monde doit aller de l’avant et décarboner son économie» et que le Canada serait là pour aider à cette transition.
La suite du voyage en Europe
Par la suite, M. Trudeau doit mettre le cap sur Riga en Lettonie, un pays membre de l’OTAN qui entretient une frontière avec la Russie, où des centaines de militaires canadiens sont stationnés dans le cadre de l'opération Reassurance.
Une visite des soldats et une rencontre avec les premiers ministres de la Lettonie, de la Lituanie et de l’Estonie sont au menu.
Toujours en Lettonie, le premier ministre a une rencontre programmée avec le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg.
Par la suite, le voyage se poursuivra en Allemagne, avant de se terminer en Pologne. Des rencontres avec les dirigeants de ces deux pays sont prévues.
La question de la désinformation entourant l’invasion russe en Ukraine est un sujet de préoccupation des alliés. Ceux-ci mettront l’emphase sur la manière de combattre le fléau, alors que la Russie a suspendu une vaste gamme de réseaux sociaux et de médias indépendants.
Au-delà de la situation en Ukraine, M. Trudeau et ses homologues profiteront de leurs entretiens pour parler reprise économique et lutte contre les changements climatiques.
- Écoutez l’éditorial de Phillipe-Vincent Foisy , tous les jours 7 h 30, en direct à QUB radio :
Elizabeth II reçoit Justin Trudeau
La reine Elizabeth II a reçu lundi le premier ministre canadien Justin Trudeau au château de Windsor, premier engagement officiel en face-à-face depuis que la souveraine a été infectée à la COVID-19.
Le dirigeant canadien, en visite au Royaume-Uni pour discuter de la guerre en Ukraine avec le premier ministre Boris Johnson, a pris dans ses mains la main non gantée de la souveraine et ils se sont entretenus, tout sourire.

Derrière eux, sur un bureau, était posé un bouquet de fleurs jaunes et bleues, les couleurs du drapeau de l’Ukraine, ce qui a été perçu comme un subtil signe de soutien au pays envahi par la Russie.
La semaine dernière, la reine avait fait un «généreux don», au montant non précisé à une coalition d’associations humanitaires, pour aider les réfugiés fuyant l’Ukraine après l’invasion du pays par la Russie.
Elizabeth II est la reine du Royaume-Uni mais aussi du Canada, où elle s’est rendue plus de vingt fois. Justin Trudeau l’a rencontrée plusieurs fois alors qu’il était enfant, par l’intermédiaire de son père, Pierre Trudeau l’un des chefs du gouvernement canadien ayant servi le plus longtemps.

«J’ai le privilège de connaître sa Majesté depuis environ 45 ans maintenant. Et je peux vous assurer que lors de ma conversation avec elle ce matin, elle était plus perspicace que jamais et très intéressée par ce qui se passe» a souligné le dirigeant canadien lors d’une conférence de presse avec Boris Johnson.
Il a ajouté avoir un peu parlé avec la souveraine «des situations auxquelles nous sommes confrontés, s’appuyant sur sa longue expérience, elle qui a vu tellement de choses au cours des dernières décennies».
Elizabeth II, qui aura 96 ans le mois prochain, avait été déclarée positive au coronavirus le 20 février.
Après avoir annulé des engagements il y a deux semaines, la reine a tenu la semaine dernière plusieurs audiences avec des diplomates par visioconférence depuis le château de Windsor, où elle réside depuis la pandémie.
Depuis une nuit passée à l’hôpital en octobre pour des examens dont la nature n’a jamais été précisée, les apparitions de la souveraine, plus frêle que par le passé, sont devenues rares.
Mais le palais a annoncé récemment une reprise de ses activités publiques, avec notamment une cérémonie le 29 mars à l’abbaye de Westminster à la mémoire du prince Philip, son époux décédé l’an dernier.
Elizabeth II a passé le 6 février le cap des 70 ans de règne, et quatre jours de festivités sont prévus en juin au Royaume-Uni pour célébrer ce jubilé de platine.






