Élections municipales: les Montréalais ne connaissent pas les candidats

Certains Montréalais sont si peu informés au sujet des élections municipales en cours qu’ils ignorent carrément qui sont les candidats à la mairie de leur arrondissement ou de la Ville.

«Je vais voter pour Valérie Plante, c’est sûr», a lancé avec confiance Mathieu Benoît, un employé de bureau dans une école secondaire, rencontré près de la station de métro Honoré-Beaugrand jeudi midi.

L’homme de 49 ans a fait le saut quand Le Journal lui a appris que la mairesse sortante ne briguait pas de troisième mandat. Mais il n’est pas le seul à ne pas connaître les candidats à la mairie de Montréal.

Près de la moitié encore indécise

Alors que, selon un récent sondage Léger, près de la moitié des électeurs sont toujours indécis quant à qui ils donneront leur vote le 2 novembre prochain, une seule parmi les 15 Montréalais rencontrés par Le Journal a pu nommer Luc Rabouin et le prénom de Soraya Martinez Ferrada, qui se présentent respectivement pour Projet Montréal et Ensemble Montréal.

«L’autre [Craig Sauvé], je ne pourrais pas te le nommer», a admis Marion Fuerte, une étudiante de 20 ans. Elle assure s’intéresser aux élections, mais a «l’impression qu’on donne moins d’importance à la politique municipale».

Bien que ce palier de gouvernement soit le moins populaire quand vient le temps de se rendre aux urnes, 63% des personnes sondées par Léger ont tout de même assuré s’intéresser aux élections, a rappelé Danielle Pillette, professeure en gestion urbaine à l’UQAM.

Désintérêt

Selon elle, les électeurs ne connaissent pas les candidats, car «cette année, les choses ont démarré lentement et les candidats n’ont aucune notoriété». La complexité du système électoral, «particulièrement à Montréal» n’aide pas les électeurs à se faire une tête, croit-elle.

Certains, comme Dolorès Dagenais, une retraitée de 84 ans, indiquent ne pas s’intéresser aux élections, mais «compte voter quand même», alors que d’autres, comme Dany Savage s’intéressent à la politique, mais n’iront pas aux urnes.

Ce cuisinier de 55 ans n’a pas voté «depuis qu’on s’est fait voler le référendum de 1995». Pour Marie-Pier Rocheleau-Boily, qui a réussi à sortir de la rue il y a quelques années, les élections, «c’est de la grosse bullshit».

Le cynisme gagne du terrain au sein de la population, souligne M^me Pillette, parce que les scandales s’accumulent et que ce qui relève du public et de l’instance municipale est «dévalorisé».

Des priorités quand même

Malgré cela, toutes les personnes consultées par Le Journal se sentent concernées par les problèmes qui touchent la métropole. M. Savage, par exemple, souhaite davantage de logements sociaux alors que M^me Rocheleau-Boily veut qu’on s’attaque à l’augmentation des loyers.

Pour Dolorès Dagenais, il y a «trop de pistes cyclables et trop de travaux» alors que Marion Fuerte priorisera l’environnement pour faire son choix. Mathieu Benoit, lui, aimerait davantage d’investissement dans les services aux citoyens.

À savoir, sur les élections

Date du scrutin:

• 2 novembre 2025

Les candidats à la mairie et les partis:

• Luc Rabouin – Projet Montréal
• Soraya Martinez Ferrada – Ensemble Montréal
• Craig Sauvé – Transition Montréal
• Gilbert Thibodeau – Action Montréal
• Jean-François Kakou – Futur Montréal

Les électeurs devront voter quatre fois:

• Pour un maire ou une mairesse
• Pour un maire ou une mairesse d’arrondissement
• Pour un conseiller qui siégera au conseil municipal
• Pour un conseiller qui siégera au conseil d’arrondissement.