Élections fédérales: une lutte à trois dans Trois-Rivières

Une course à trois s’annonce dans la circonscription de Trois-Rivières, entre le Parti libéral du Canada, le Bloc Québécois et le Parti conservateur du Canada. Si René Villemure et Yves Lévesque sont déjà connus des électeurs, la candidate libérale a comme défi de se faire connaître dans une ville qui n’est pas la sienne.

Depuis l’annonce de sa candidature le 1er avril dernier, Caroline Desrochers dit mettre les bouchées doubles pour se faire connaître comme candidate et apprendre sur la circonscription. «Je suis vraiment enthousiaste avec tout ce qu’on a réussi à accomplir dans les neuf derniers jours», dit-elle d’emblée, dans son local électoral récemment aménagé sur la rue Royale, au centre-ville de Trois-Rivières. «On a une belle équipe de bénévoles en place qui viennent tous les jours. Il y en a en ce moment qui sont en train de faire du porte-à-porte, qui font des appels. Je fais moi-même du porte-à-porte. Ça va bien, ça va bien, on est sur une belle montée.» C’est ce que montre d’ailleurs l’agrégateur de sondages Canada 338. Les projections de vote pour Trois-Rivières au 10 avril sont de 32 % pour le PLC, contre 30 % pour le BQ et 28 % pour le PCC.

Après une rencontre avec les responsables de la Chambre de commerce et d’industries de Trois-Rivières, Mme Desrochers visitait jeudi l’entreprise Marmen. Celle qui a fait carrière à Affaires mondiales Canada peut compter l’appui de son voisin de circonscription, le député sortant de Saint-Maurice–Champlain, François-Philippe Champagne, pour tisser son réseau dans sa nouvelle ville. «Ça, c’est votre candidate vedette ici à Trois-Rivières !», annonce M. Champagne à un marcheur sur la rue Des Forges, en lui présentant Mme Desrochers. Le réputé ministre constate que le curriculum vitae de la candidate ne passe pas inaperçu chez les électeurs. «Les gens sont intrigués, les gens sont contents. Les gens reconnaissent son expertise, sa compétence», détaille M. Champagne.

Ce que les gens semblent moins reconnaître, c’est le visage de Mme Desrochers. Un homme dont elle serre la main lui dit d’ailleurs : «Je vous ai entendu à la radio, mais je ne vous avais pas encore vue !» Il faut dire que les pancartes électorales de Caroline Desrochers sont absentes du territoire pour le moment. «On ne se le cachera pas, j’ai commencé la campagne avec 11 jours de retard quand même. Mais les pancartes vont commencer à être affichées samedi matin», affirme-t-elle.

Une vague rouge ?

Après la vague orange qu’a connue Trois-Rivières, le chroniqueur politique du Journal de Montréal, Antoine Robitaille, se demande si la circonscription ne connaîtra pas la vague rouge. «Ça fait quand même depuis 1993 qu’il n’y a pas eu à Trois-Rivières ni de Libéral, ni de Conservateur !». Lors de sa visite dans la ville cette semaine, il a constaté que la lutte y est plus imprévisible que jamais. Mark Carney retient particulièrement l’attention selon M. Robitaille. «Dans les cafés à Trois-Rivières, j’ai posé des questions, on sent quand même que les gens sont intrigués par ce personnage banquier», indique-t-il. Selon lui, le conservateur Yves Lévesque a aussi ses chances. «Il est très tenace c’est la troisième fois qu’il se présente pour les conservateurs. Il a l’appui du chef comme il ne l’a jamais eu», précise Antoine Robitaille.

Finalement, est-ce que l’absence du bloquiste René Villemure se fera sentir, alors qu’il a subi une opération pour son cancer du rein en pleine campagne ? Son collègue de la circonscription de Berthier-Maskinongé, Yves Perron, répond : «Je vous dirais le retour des gens sur le terrain est très positif, les gens comprennent ça et je ne pense pas que ça va avoir une influence sur le vote final.» L’équipe de M. Villemure demeure optimiste : l’opération a été un succès et M. Villemure pourrait faire des activités d’ici le jour du vote, si ça santé lui permet.

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