Élections américaines : à quoi s'attendre en Bourse ?


Michel Girard
En ces lendemains d’élections américaines de mi-mandat, à quoi faut-il s’attendre du côté des marchés financiers ?
Si cela peut vous requinquer le moral boursier, sachez qu’historiquement parlant, la Bourse enregistre généralement des gains dans les 12 mois qui suivent lesdites élections de mi-mandat.
Et ce, peu importe si le président au pouvoir, Joe Biden cette fois-ci, perd ou pas sa majorité au Congrès américain, lequel se compose de deux assemblées, le Sénat et la Chambre des représentants.
Trois jours après les élections de mardi dernier, on reste toujours dans l’inconnu concernant le score final, tant du côté du Sénat américain qu’à la Chambre des représentants.
Mais peu importe le résultat final du 8 novembre, croisons les doigts pour que la tendance haussière historique se poursuive de plus belle.
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EN HAUSSE DEPUIS 1950
Selon la compilation des données recueillies par la firme Stock Trader’s, le principal indice de la Bourse de New York, le S&P 500, a toujours progressé lors de la période des 12 mois qui a suivi les élections de mi-mandat.
Cette encourageante statistique boursière s’est répétée à 18 reprises depuis 1950. C’est du « solide », pas de doute.
La hausse moyenne du S&P 500 durant ces 18 périodes a été de 15,3 %.
Lors du précédent règne républicain de Donald Trump, l’indice le plus représentatif de la Bourse américaine avait progressé de 11,7 % lors de la période allant du 6 novembre 2018 (jour d’élections de mi-mandat) au 6 novembre 2019.
Et je vous rappelle que lors de ces élections de mi-mandat, Donald Trump avait perdu sa majorité au Congrès américain.
VOLATILITÉ OMNIPRÉSENTE
Maintenant, il ne faut pas croire, surtout pas, que les 12 prochains mois s’annoncent relativement calmes en Bourse. Oh que non ! La volatilité boursière va persister alors que de folles séances à la hausse et à la baisse continueront de jouer avec nos nerfs, en nous faisant passer de l’optimisme au pessimisme en peu de temps.
C’est comme ça avec la Bourse, qu’on se le tienne pour dit. Les gens qui n’ont pas de tolérance au risque ne devraient pas investir en Bourse. Qu’ils se contentent de placer leurs épargnes dans des placements sûrs, comme les certificats de placement garantis (CPG).
À ce sujet, d’ailleurs, permettez-moi une petite parenthèse : avec la forte hausse du taux directeur de la Banque du Canada, les institutions bancaires sont forcées de se montrer plus généreuses envers les épargnants. Les CPG d’un an rapportent actuellement 5 %. Et c’est totalement sans risque !
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L’EXPLOSION DE JEUDI
Jeudi, surlendemain des élections américaines de mi-mandat, la Bourse américaine a explosé.
Alors que le vénérable Dow Jones gagnait 3,7 %, l’indice le plus complet de la Bourse américaine, le S&P 500, bondissait de 5,5 %. Mais la hausse la plus spectaculaire a été enregistrée par le baromètre des titres de la haute technologie, le NASDAQ, qui a explosé de 7,35 % lors de cette séance.
Heureusement, la Bourse canadienne a également emboîté le pas : le S&P/TSX de Toronto a progressé de 3,34 %.
À quoi attribue-t-on ce spectaculaire rebond de Wall Street alors que la veille, mercredi, les marchés avaient lourdement chuté ? Est-ce dû aux résultats préliminaires des élections de mi-mandat où les démocrates de Joe Biden se sont fait moins massacrer que prévu par les républicains ? Non !
La bougie d’allumage, c’est le ralentissement de l’inflation aux États-Unis.
Il n’en fallait pas plus aux grands investisseurs pour qu’ils entrevoient pour bientôt la fin de la montée du taux directeur de la Réserve fédérale américaine.
LES EMBÛCHES PERSISTANTES
Remarquez qu’avec la forte hausse du taux directeur de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui est passé de 0,25 % à 4,0 %, il était prévu que cela allait avoir un impact à la baisse sur l’indice des prix à la consommation (IPC).
En juin, l’IPC d’une année à l’autre a probablement atteint son sommet alors qu’il s’élevait à 9,1 %. Depuis, les prix de l’énergie et de nombreux produits de base ont baissé par rapport à leurs récents sommets. L’augmentation du prix des logements et des loyers a ralenti aux États-Unis. Les prix de nombreux articles sur le marché local semblent plafonner.
Résultat : l’IPC global est rendu à 7,7 %, légèrement plus bas que le taux prévu de 7,9 %.
C’est cet écart de deux « petits » dixièmes de point de pourcentage qui a emballé les investisseurs, jeudi !
Restons toutefois sur nos gardes. On est encore très loin de l’objectif officiel de la Fed, dirigée par Jerome Powell, visant à ramener le taux d’inflation à 2 %. Malgré un ton plus conciliant, la Fed va continuer à hausser son taux directeur.
Le moment-clé d’une reprise solide du marché haussier devrait coïncider avec le sommet du taux directeur de la Fed.
Quand arrivera-t-il ce moment-clé ? Bonne chance avec votre boule de cristal !