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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Élections allemandes: Scholz critique l’ingérence de Washington

AFP
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2025-02-15T10:05:51Z
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Les Allemands «n’accepteront pas que des tiers interviennent en faveur» du parti d’extrême droite AfD à une semaine des élections législatives dans le pays, a déclaré le chancelier Olaf Scholz samedi, après les propos du vice-président américain J.D. Vance, la veille.

«La direction que prendra notre démocratie, nous seuls en décidons. Nous et personne d’autre!» a déclaré Olaf Scholz dans un discours devant les responsables internationaux rassemblés à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Il a dénoncé l’intervention du numéro deux de Washington, qui avait critiqué vendredi une ostracisation de l’AfD et plaidé pour la fin du «cordon sanitaire» autour de ce parti: «Cela ne se fait pas, et surtout pas entre amis et alliés», a répliqué le chancelier allemand.

Le discours de J.D. Vance avait sidéré les dirigeants européens par ses attaques sur la «liberté d’expression», selon lui «en retrait» en Europe, et la politique migratoire du Vieux Continent. Il avait notamment ciblé les partis allemands traditionnels qui rejettent toute alliance avec l’AfD.

Malgré ces divergences, l’Allemagne, qui a fait du partenariat transatlantique le pilier de sa politique étrangère et de défense depuis l’après-guerre, n’est pas prête à tourner le dos aux Américains.

L’Allemagne «continuera à acheter» du matériel militaire américain, a assuré Olaf Scholz, soulignant le «besoin d’une forte industrie européenne de l’armement».

Sur l’Ukraine, dossier brûlant depuis l’appel téléphonique entre Donald Trump et Vladimir Poutine, Olaf Scholz a réaffirmé le principe selon lequel «la paix n’existera» que «si la souveraineté de l’Ukraine est assurée».

L’Allemagne n’apportera «jamais» son soutien à une «paix imposée» à Kyïv, a-t-il aussi ajouté.

Alors que l’administration Trump entretient le doute sur l’implication des États-Unis dans la sécurité de l’Europe, le chef du gouvernement allemand s’est également prononcé contre un «découplage de la sécurité européenne et américaine».

Il a convenu qu’il y avait un besoin «indiscutable» de «continuer à augmenter de manière significative» les dépenses de défense, au-delà des 2% du PIB qu’y consacre actuellement Berlin.

«Chaque pourcentage supplémentaire que nous dépensons pour notre défense nécessite 43 milliards d’euros de plus par an», a-t-il insisté, plaidant pour une réforme de la règle du «frein budgétaire» après les élections, afin d’en exclure les dépenses de défense.

Ce discours intervient une semaine avant des élections législatives anticipées pour lesquelles le dirigeant social-démocrate est donné perdant.

Son rival Friedrich Merz, candidat des conservateurs qui devancent l’AfD et le SPD dans les sondages, se trouve également à Munich.

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