Élections 2022: la campagne du portefeuille

Rassurés par la manne de revenus liée à la robuste reprise économique, les caquistes de François Legault s’engageront à diminuer les impôts plus vite que prévu dans un prochain mandat.

Avant de partir pour la saison des BBQ, les troupes caquistes préparaient un engagement de diminution du fardeau fiscal devant se concrétiser plus tard dans un second mandat. 

On jugeait alors que l’envoi de chèques pour aider les Québécois à lutter contre l’inflation commandait une grande prudence à l’égard de promesses supplémentaires.

Un deuxième chèque aux contribuables a déjà été annoncé pour cet automne, après un premier versement de 500 $ le printemps dernier.

Le Québec demeure en situation de déficit, mais l’économie a continué à rouler à plein régime tout l’été et les caquistes se sentent les coudées franches.

François Legault se commettra pour une baisse d’impôt qui sera appliquée beaucoup plus rapidement.

« Ce sera pour tout le monde », dit une source gouvernementale.

Compétition féroce

La compétition pour gagner le cœur des Québécois par le portefeuille est féroce.

Le parti au pouvoir ne cherchera toutefois pas à aller au-delà des offres proposées par les partis d’opposition.

Il misera plutôt sur la crédibilité acquise avec la livraison des engagements fiscaux de 2018, plutôt que sur la surenchère.

Le PLQ promet une baisse d’impôt de 1,5 % pour les contribuables qui gagnent jusqu’à 92 000 $ annuellement, en plus d’une allocation pouvant atteindre 2000 $ pour les aînés de 70 ans et plus.

C’est sans compter une brochette d’autres engagements comme l’abolition de la TVQ sur des produits de première nécessité.

Ce dimanche, les conservateurs de Éric Duhaime confirmeront un engagement de plus généreuses baisses d’impôt encore. 

La combinaison d’une hausse de l’exemption de base et d’une baisse de 2 % des taux d’imposition pourrait totaliser 3500 $ pour une petite famille.

Jusqu’ici, le Parti Québécois a suggéré notamment le gel des tarifs des sociétés d’État et un plafonnement du prix de l’essence.

Québec solidaire sera aussi de la partie avec des mesures qui « surprendront de la part d’un parti de gauche », nous dit-on.

Le parti proposera notamment des moyens pour alléger le principal poste de dépense des Québécois, le loyer ou l’hypothèque.

Au moment de quitter le parlement en juin dernier, Gabriel Nadeau-Dubois claironnait que c’était QS, le « parti du coût de la vie ».

« La CAQ, c’est devenu le parti des obsessions de François Legault : la Louisiane, l’immigration », avait-il asséné.

Gants de boxe 

Selon nos informations, les caquistes ont effectivement décidé de mettre la pédale sur le frein, après un congrès axé sur le nationalisme au mois de mai à Drummondville.

L’entourage du chef avait mal évalué l’ampleur que prendrait l’identification de l’immigration comme « enjeu prioritaire », au moment où les Québécois étaient découragés par le prix de l’essence et leur facture d’épicerie.

Les stratèges ont ensuite craint que la CAQ paraisse déconnectée de la réalité.

Sans renier ses paroles, François Legault rangera donc les gants de boxe qu’il avait enfilés afin de réclamer plus de pouvoirs en la matière à Justin Trudeau.

Il n’insistera pas. Ça réduit donc les chances de succès, déjà bien minces, dans ce qu’il identifiait pourtant comme une « question de survie » pour la nation québécoise.

Ce sera le portefeuille d’abord. 

En vrac 

Épreuve chez les conservateurs

Alors que la campagne n’est pas officiellement débutée, le candidat d’Éric Duhaime dans Chapleau, Michel Kadri, a passé le flambeau à son fils Matthieu, après avoir appris qu’il était atteint d’un cancer du pancréas. Conférence de presse émotive, mercredi, pour le clan conservateur. 

Candidate pendant... 24 h !

Anne DeBlois, ex-candidate conservatrice, a été porte-couleurs du PLQ une seule journée dans Charlesbourg. Le parti a retiré sa candidature après avoir pris connaissance de certains de ses propos sur l’islam. Elle n’a pas eu le temps de faire de porte à porte...