Élection présidentielle américaine: la victoire se joue dans ces sept États
AFP
Comme en 2020, l’élection présidentielle américaine semble partie pour se jouer à quelques dizaines de milliers de voix près dans une poignée d’États particulièrement disputés, où Donald Trump et Kamala Harris concentrent leurs ultimes efforts de campagne.
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Contrairement aux États acquis à la cause de la vice-présidente démocrate, comme la Californie ou New York, ou à celle de l’ancien président républicain, tels que le Kentucky ou l’Oklahoma, ces sept territoires ne penchent pas nettement pour un parti ou pour l’autre.
Les Américains les qualifient de «swing states», États «clés» ou «pivots» en français.
Pennsylvanie
Clairement l’État le plus convoité, l’arbitre de l’élection.
Donald Trump s’y est imposé d’un rien en 2016 et Joe Biden sur le fil en 2020.
Des cols bleus de cet État du nord-est qui a connu un grand déclin industriel ont quitté le navire démocrate pour se rallier à Donald Trump. Mais Kamala Harris compte en reconquérir une partie grâce aux grands projets d’infrastructures lancés par Joe Biden, créateurs d’emploi, et au soutien de syndicats.
Les grandes villes de Philadelphie et Pittsburgh penchent pour la vice-présidente, quand l’ancien président table sur la population rurale.
Michigan
Un autre bastion démocrate marqué par la désindustrialisation qui avait basculé pour Donald Trump en 2016, à la surprise générale. Joe Biden l’avait reconquis en 2020.

Le comportement des nombreux électeurs musulmans ou originaires de pays arabes dans cet État, révoltés depuis un an par le soutien américain à Israël dans sa guerre à Gaza, va être capital pour Kamala Harris.
Dans ce berceau de l’industrie automobile, la candidate démocrate a toutefois reçu le soutien du grand syndicat du secteur, l’UAW.
Donald Trump mise sur le coût de la vie pour rassembler la classe moyenne, dépeignant son adversaire comme la coresponsable d’un mandat démocrate marqué par l’inflation.
Wisconsin
Là encore, un État perdu par les démocrates en 2016 et repris en 2020.

Les républicains, dont le parti est né dans cet État, y ont organisé leur grande convention en juillet.
Les démocrates espèrent y séduire des républicains modérés repoussés par la rhétorique outrancière de Donald Trump en agitant la «menace existentielle pour la démocratie» qu’il représenterait.
Géorgie
Dans la foulée de grands mouvements antiracistes, cet État conservateur à l’importante population afro-américaine (environ 30% de l’électorat) avait préféré le démocrate Joe Biden en 2020.

Kamala Harris, qui pourrait devenir la première femme noire à accéder à la Maison-Blanche, espère séduire les jeunes et les minorités d’Atlanta.
Mais elle semble avoir du mal à bien capter le vote des hommes noirs.
L’électorat religieux, assez conséquent dans cet État, loue Donald Trump comme l’artisan de l’annulation de la garantie fédérale de l’avortement.
Caroline du Nord
Le seul des sept «swing states» de 2024 à avoir voté républicain en 2020.

L’État n’a d’ailleurs plus voté démocrate depuis 2008, mais élu un gouverneur démocrate depuis 2017.
Après le passage dévastateur de l’ouragan Helen, qui a fait au moins 101 morts en Caroline du Nord, Donald Trump a propagé des accusations mensongères sur la réponse gouvernementale à la catastrophe.
Mais l’impact sur l’électorat local est difficile à déterminer.
Un peu comme en Géorgie, Kamala Harris mise sur les Afro-Américains et les jeunes.
Arizona
Terre plutôt républicaine, cet État du sud-ouest a créé la surprise en 2020 en choisissant Biden sur le fil, avec 10 457 voix d’avance.
Mais le thème de l’immigration illégale, martelé par le candidat républicain en des termes de plus en plus acerbes, peut faire mouche dans cet État frontalier du Mexique, malgré son nombre important de Latino-Américains.
Il y a toutefois de l’espoir pour Kamala Harris: en 2022, l’État a recalé une candidate trumpiste au poste de gouverneure, élisant une démocrate.
Nevada
Le moins peuplé des «swing states», connu pour les casinos de Las Vegas, n’a pas voté pour un républicain depuis George Bush, en 2004.
Mais les conservateurs pensent pouvoir le faire basculer, en s’appuyant notamment sur la population latino-américaine, qui se détache de plus en plus du giron démocrate, notamment les hommes.
Les partisans de Kamala Harris espèrent que l’arrivée de néohabitants, des salariés plus jeunes et plus éduqués, souvent venus de la Californie voisine pour travailler dans l’industrie de la technologie ou la transition énergétique, puisse jouer en leur faveur.