Élection partielle de Toronto–St. Paul’s: «Ce n’est pas le résultat que nous souhaitions», dit Trudeau
Trudeau entend rester malgré la défaite crève-cœur de sa candidate à Toronto.
Agence QMI
Justin Trudeau laisse entendre qu’il restera le chef du Parti libéral du Canada (PLC) malgré la défaite crève-cœur dans une forteresse libérale lundi. Galvanisé par la victoire, Pierre Poilievre réclame des élections générales.
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De passage à Vancouver mardi, le premier ministre a reconnu que le résultat dans l’élection partielle de Toronto-St. Paul’s, lundi, n’était pas celui «souhaité», mais qu’il «entend les préoccupations et les frustrations des gens».
«C’est clair que moi et toute mon équipe, on a encore beaucoup de travail à faire pour réaliser des projets tangibles et réels que les Canadiens peuvent voir et surtout ressentir», a-t-il lancé.
Un habitué des périodes de questions, Justin Trudeau ne s’est pas prêté au jeu cette fois-ci. À Toronto, la vice-première ministre Chrystia Freeland a été plus tranchante.
«Non, il ne doit pas quitter», a-t-elle dit la mine basse. «[...] Il a été très clair qu’il va être notre leader pendant les prochaines élections.»
Un tremblement de terre politique
Au terme d’un dépouillement qui s’est étendu au petit matin, la candidate libérale Leslie Church, en avance pendant toute la nuit, a finalement dû s’incliner devant son adversaire conservateur Don Stewart, qui a récolté 590 voix de plus.
Le chef conservateur Pierre Poilievre a célébré le choix des électeurs de Toronto-St. Paul's, qui ont opté «pour réduire les impôts, construire des maisons, redresser le budget et mettre fin à la criminalité.»
«Voici le verdict : Trudeau ne peut pas continuer comme ça. Il doit déclencher une élection sur la taxe carbone dès maintenant», a écrit M. Poilievre sur ses réseaux sociaux, en glissant un lien pour devenir membre du Parti conservateur.
Un référendum sur Trudeau
Malgré une avance soutenue pour les conservateurs au niveau national, les observateurs s’entendaient pour dire qu’une victoire de ces derniers à Toronto–St. Paul’s serait l’équivalent d’un tremblement de terre politique.
Plus qu’une simple élection partielle, plusieurs y voyaient un référendum sur Justin Trudeau étant donné la nature de la circonscription, l’une des plus riches et éduquées au pays, et progressiste au point d’arborer les couleurs du NPD au provincial.
En reportage dans Toronto–St. Paul’s au début du mois, Le Journal avait décelé une importante fatigue des électeurs envers le premier ministre.
La politologue Geneviève Tellier, en entrevue à LCN mardi, a parlé ni plus ni moins d’une «catastrophe» pour Justin Trudeau.
«Je pense que c’est sa pire journée professionnellement parlant [...]. Je pense qu’il va réfléchir à son avenir, parce que plusieurs personnes vont le faire réfléchir à son avenir», a-t-elle dit.
Jeremy Ghio, directeur en relations publiques chez TACT, juge qu’il n’y a «pas de solution miracle à ce qui va arriver aux libéraux. On se dirige vers une défaite libérale qui va être assez cinglante», prévoit celui qui a travaillé avec les libéraux à Québec comme à Ottawa.
C’est la première fois depuis 1988 que les libéraux fédéraux perdent Toronto–St. Paul’s. L’ancienne ministre libérale Carolyn Bennett, dont la démission en plein mandat est à l’origine de la partielle, avait remporté toutes ses élections avec de confortables majorités depuis 1997. Mme Bennett a été nommée ambassadrice au Danemark plus tôt cette année.