Élection partielle dans Arthabaska: un dernier affrontement crucial avant 2026
Tous les yeux de la classe politique seront rivés sur cet événement lundi


Patrick Bellerose
Tous les yeux de la classe politique seront rivés sur l’élection partielle dans Arthabaska, lundi prochain. Le résultat donnera un avant-goût des forces en présence en vue du scrutin de 2026, mais dictera aussi l’année à venir à l’Assemblée nationale.
Une partielle pas comme les autres
Rarement une élection partielle a-t-elle suscité autant d’intérêt.
C’est que trois partis politiques y jouent leur avenir.
Le PQ se positionne comme le gouvernement en attente et doit donc ravir cette circonscription du Centre-du-Québec, d’où il est absent depuis 2003.
Le chef conservateur Éric Duhaime, lui, mise sur ce comté d’entrepreneurs et d’agriculteurs pour finalement faire son entrée à l’Assemblée nationale.
Pour la CAQ, la soirée risque d’être pénible. Un sondage réalisé pour le PQ en début de campagne lui accordait un score d’à peine 3%. Il s’agirait d’une gifle pour le parti, qui l’avait emporté avec près de 52% des voix en 2022.
Un caquiste à Ottawa
Cette élection partielle a été rendue nécessaire par la démission du député caquiste Eric Lefebvre, élu sous la bannière conservatrice à Ottawa.
Le départ du whip en chef du gouvernement ne pouvait pas plus mal tomber pour François Legault, alors que la CAQ est désormais troisième dans les sondages, derrière le PQ et le PLQ.
Si les troupes péquistes remportent la circonscription, ce sera la troisième élection partielle perdue par la CAQ au profit de Paul St-Pierre Plamondon.
On risque «de se coucher tard»
Bien malin qui peut prédire le résultat. Le candidat péquiste Alex Boissonneault a lui-même annoncé «qu’on va se coucher tard lundi».
En début de campagne, un sondage Segma réalisé pour le PQ plaçait les souverainistes à 42%, soit un seul petit point devant les conservateurs.
Depuis, aucun des deux partis n’a fait circuler de nouveaux chiffres, ce qui laisse croire qu’ils sont toujours au coude-à-coude.
Chose certaine, les électeurs sont enthousiastes: le vote par anticipation s’est élevé à près de 26%.
Prix de l’essence
Lui-même candidat, le chef conservateur Éric Duhaime aura réussi à imposer le prix de l’essence comme un des thèmes forts de la campagne.
L’ex-animateur de radio souhaite sortir le Québec de la Bourse du carbone, dont le coût se répercute à la pompe. Depuis l’abolition de la taxe carbone ailleurs au pays, les Québécois paient leur essence plus cher que leurs compatriotes canadiens.
En réaction, le PQ a promis de s’attaquer lui aussi au prix à la pompe, mais sans arrêter une solution concrète.
À la CAQ, une réflexion à ce sujet est également sur la table.
Une candidate hors du pays
La candidate de Québec solidaire, Pascale Fortin, a terminé sa campagne électorale avec des vacances hors du pays et sera absente le jour du vote.
À sa défense, l’infirmière de profession avait prévenu les électeurs dès le déclenchement de la campagne électorale au sujet de ce «voyage organisé depuis longtemps déjà», en plein été.
Mais avec un score de 9% au dernier scrutin, Mme Fortin risque peu d’imiter la candidate du NPD Ruth Ellen Brosseau... élue dans la vague orange de 2011 alors qu’elle se trouvait à Las Vegas.