Égalité sans équité? Qui sont les femmes de pouvoir à Hollywood?

Devant ou derrière la caméra, les femmes commencent enfin à prendre la place qui est la leur dans l’industrie du cinéma. Mais la parité salariale est malheureusement encore loin d’être acquise.

Sur les écrans des salles de cinéma, l’heure est aux réjouissances. Selon le rapport USC Annenberg Inclusion Initiative, réalisé par l’Université de Californie du Sud, et présenté par Stacy L. Smith, la fondatrice, «c’est la première fois que l’égalité des genres est atteinte dans les films les plus rentables». 

Car, en 2024, 54% des 100 films les plus rentables mettaient en vedette une femme ou une fille dans un rôle principal ou un second rôle principal. La nouvelle est excellente puisqu’en 2023, seuls 30% des longs métrages mettaient en vedette une protagoniste identifiée.

Au palmarès des studios égalitaires, on trouve Universal Pictures (66,7% des rôles principaux sont féminins), Warner Bros. Pictures (55,6%) et Lionsgate (54,5%). Viennent ensuite Paramount Pictures (44,4%) et Walt Disney Studios (40%), Sony Pictures Entertainment (38,5%) figurant loin derrière.

Parlons gros sous

Si les femmes sont enfin visibles, cela ne signifie nullement qu’elles ont le même «poids» économique que leurs collègues masculins. Le prestigieux magazine Forbes vient de publier sa liste des 20 acteurs les mieux payés en 2024. Sans surprise, Dwayne Johnson arrive en première position pour une troisième fois, avec des revenus de 88M$ US. Et il faut attendre le huitième rang pour trouver une femme – la seule, d’ailleurs, du top 10 – en la personne de Nicole Kidman, qui a gagné 31M$ US avec ses rôles au cinéma (Babygirl et Les Dessous de la famille) et à la télévision (Un couple parfait, Lioness et Expats). Derrière elle? Adam Sandler et Will Smith avec 26M$ US. Comme le note Forbes, «ce top 20 n’inclut pas d’acteurs dans la vingtaine ou la trentaine (la plus jeune est Scarlett Johansson, 40 ans), même après des années fastes pour de jeunes vedettes telles que Sydney Sweeney, Glen Powell et Zendaya.

En supprimant les hommes de cette équation et en poursuivant avec les femmes, y compris au petit écran, Mariska Hargitay, l’actrice principale et productrice de La loi et l’ordre: crimes sexuels fait relativement bonne figure avec ses revenus de 25M$ US. Scarlett Johansson, qu’on a pu voir l’an dernier dans le sympathique Emmène-moi sur la Lune et entendre dans le film d’animation Transformers Un a empoché 21M$ US. Sur les 20 acteurs les mieux payés à Hollywood, on ne compte donc que trois femmes. Trois.

Dans les coulisses

Les bureaux des studios, tant de cinéma que de télévision, commencent à être occupés par des femmes. Pamela Abby est coprésidente et directrice de la division cinéma de Warner Bros. C’est à elle qu’on doit Beetlejuice Beetlejuice, dont les revenus ont été de 451M$ US au box-office international. C’est également elle qui a donné le feu vert à Wonka, avec Timothée Chalamet, aux recettes de 634M$ US.

Lauren Anderson, responsable de marque et d’innovation de contenus chez Amazon MGM le dit au Hollywood Reporter: «Le premier arrêt internet des consommateurs de divertissement risque fort de devenir leur seul arrêt». Car, pour elle, le déclin constant de la navigation web pose des défis, dont celui d’offrir des contenus diversifiés aux clients. Et ce sont ses équipes qui ont placé Travis Kelce et Colin Jost à la barre des émissions de téléréalité Are You Smarter Than a Celebrity? et Pop Culture Jeopardy!.

La directrice en chef des contenus chez Netflix se nomme Bela Bajaria. C’est elle qui dépense et gère un budget annuel de 17G$ US, avec «des équipes dans 27 pays, et a augmenté le taux d’abonnement des ménages de 16% depuis l’an dernier». Les séries Bridgerton, Baby Reindeer et Squid Game, c’est elle. Le contrat avec la WWE qui ramène des abonnés? C’est encore elle.

Et elles ne sont pas les seules. Jennifer Aniston a su, tant comme actrice que comme productrice, s’imposer avec une série comme The Morning Show, et que dire de Shonda Rhimes et Betty Beers qui sont derrière les succès de Bridgerton, Grey’s Anatomy et The Residence.

Et si l’avenir professionnel des femmes n’était plus au grand, mais au petit écran, nouvelle manne de Hollywood?