Effondrement d’un pont frappé par un bateau à Baltimore: un scénario catastrophe peu probable au Québec

Les ponts du Québec sont bien protégés si un bateau fonçait directement sur l’un d’entre eux comme c’est arrivé mardi à Baltimore, selon des experts consultés par Le Journal.

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Les Québécois qui craignent qu’une telle catastrophe se produise ici peuvent dormir sur leurs deux oreilles.

Sur le fleuve Saint-Laurent, où passent les bateaux de marchandise, le seul endroit où les bateaux doivent éviter des piliers est lorsqu’ils croisent le pont Laviolette, à Trois-Rivières.

Cette infrastructure, qui était autrefois vulnérable aux collisions avec des bateaux, a été sécurisée avec de l’enrochement autour des piliers dans les années 1980.

«Il n’y a pas de danger sur le pont Laviolette. Pour les deux ponts à Québec, soit le pont de Québec et le pont Pierre-Laporte, les piliers sont près de la rive et ne peuvent pas être atteints par les navires. Enfin, à Montréal, il y a une voie navigable, donc les ponts sont protégés [car les bateaux ne croisent pas de piliers]», conclut M. Fafard.

«C’est important de rassurer la population; un événement similaire ne pourrait pas se produire au Québec. [...] Les structures de nos ponts sont protégées par de l’enrochement ou sont à l’extérieur des voies maritimes», a indiqué mardi le cabinet de la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault.

Tous les navires commerciaux qui arrivent dans le Saint-Laurent doivent aussi être pris en charge par des capitaines experts dans la navigation du fleuve, souligne le cabinet.

Il faut le prévoir

«C’est une condition qu’on prend en considération quand on conçoit un pont, l’impact d’un bateau», résume Bruno Massicotte, professeur au Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal.

Normalement, des ouvrages de protection adaptés au poids des bateaux qui passeront sont construits autour des piliers pour prévenir toute collision.

Cela peut prendre la forme d’amas de roches, comme c’est le cas autour des piliers du pont Laviolette à Trois-Rivières.

Erreur de conception?

«Le but de l’ouvrage, c’est qu’il soit détruit pour absorber l’énergie ou qu’il fasse dévier le navire de son cap», explique Mario Fafard, professeur en génie civil à la retraite.

John Zimmerman, un ex-travailleur qui a œuvré à l’époque sur le chantier du pont de Baltimore qui s’est effondré, a indiqué à la chaîne de télévision CNN qu’il y a pourtant des «pare-chocs» en béton autour des piliers, mais que le navire semble avoir heurté une partie plus vulnérable.

«Il a probablement frappé la partie la plus fragile du pont», a-t-il affirmé. Je suis sous le choc. Je ne croyais pas que le pont allait un jour s’effondrer.»

M. Fafard croit néanmoins qu’un tel scénario ne devrait pas pouvoir survenir. «C’est une erreur quelque part des autorités aux États-Unis», croit-il.

«Il semblerait que ça a été sous-estimé, renchérit M. Massicotte. Si c’était correct par calcul, ça va remettre en question les méthodes de calcul qu’on utilise.»

– Avec TVA Nouvelles