Edgar Fruitier retrouve sa liberté
Michaël Nguyen | Le Journal de Montréal
Après cinq journées passées en prison, le comédien Edgar Fruitier pourra sortir de prison en attendant de contester sa condamnation pour s’en être pris à un mineur, il y a presque un demi-siècle.
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« Vu l’âge [de Fruitier] et l’absence de tout autre démêlé avec la justice criminelle pendant toutes ces années, la sécurité du public ne requiert pas sa détention pendant l’appel », a expliqué le juge Mark Schrager, ce vendredi à la Cour d’appel du Québec à Montréal.
Fruitier, 91 ans, avait été envoyé en prison lundi dernier pour des attentats à la pudeur commis dans les années 70. Le grand mélomane connu pour sa connaissance de la musique classique, mais aussi pour avoir prêté sa voix au personnage de M. Burns dans la série Les Simpson, a toutefois contesté sa sentence.
Selon lui, le juge avait mis trop d’accent sur un arrêt de la Cour suprême rendu l’an passé et qui venait augmenter les sentences contre les abuseurs d’enfants.
Plutôt que la prison, il estimait qu’une probation était suffisante.
C’est pourquoi il a porté sa peine en appel, même s’il ne conteste pas sa culpabilité.
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Et en attendant d’être entendu, il devait être libéré, a plaidé son avocat Me Gaétan Bourassa. La Couronne s’opposait à une telle mesure, arguant qu’elle minerait la confiance du public envers la justice, d’autant plus qu’à ses yeux, le juge de première instance avait bien justifié les raisons d’une telle sentence.
« Même en ordonnant une audition accélérée, il y a risque que la peine soit purgée avant qu’un arrêt soit rendu par la cour », a souligné la Cour d’appel.
Ainsi, Fruitier sera libéré aujourd’hui, et le restera jusqu’à ce que le tribunal tranche sur la portée de l’arrêt de la Cour suprême qui durcit les sentences.
« La reconnaissance de la gravité de ce genre d’infraction par la société a définitivement évolué, a dit le juge Schrager ce matin. Cependant, tout ceci survient postérieurement à la commission des infractions par [Fruitier]. »
L’audience se tiendra en décembre. D’ici là, le comédien devra respecter une série de conditions qui limiteront sa possibilité d’être en contact avec des mineurs.