Contacts sexuels: Edgar Fruitier ne veut pas aller en prison
Il conteste sa peine et veut être libéré sous caution


Michael Nguyen
Trois jours seulement après sa condamnation, le comédien Edgar Fruitier demandera ce matin d’être libéré sous caution, tout en contestant sa condamnation à six mois d’incarcération pour avoir abusé sexuellement d’un adolescent dans les années 70.
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Pas plus tard que lundi, la voix québécoise du personnage de M. Burns dans Les Simpson s’était fait passer les menottes au palais de justice de Longueuil. L’air dépassé par les événements, il avait été escorté jusqu’aux cellules où il devait passer les prochains mois pour des contacts sexuels commis il y a presque un demi-siècle.
« Le message qui est lancé, c’est que, même s’il s’agit d’infractions qui datent [...] une peine d’incarcération s’impose », avait commenté Me Erin Kavanagh, de la Couronne.
Libération sous caution
Or, à peine trois jours plus tard, le comédien de 91 ans conteste sa peine, a confirmé la Cour d’appel du Québec. Et comme c’est pratiquement toujours le cas, Fruitier demandera également d’être remis en liberté sous caution en attendant l’issue des procédures, qui pourraient s’étaler sur plusieurs années.
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Ce genre de demande est souvent accueillie favorablement, car, en raison des délais judiciaires, ce serait un non-sens qu’il ait passé du temps en prison si le plus haut tribunal de la province estimait qu’une peine moindre serait appropriée.
Pour la défense, Edgar Fruitier méritait un sursis de peine plutôt que l’incarcération, en raison de son âge avancé et du caractère peu intrusif des attouchements, malgré le traumatisme de la victime.
« C’est une erreur de droit, que de traiter les contacts sexuels comme étant moins graves que les agressions sexuelles », avait toutefois tranché le juge Marc Bisson.
C’est que depuis l’an passé, la Cour suprême a exigé des sentences plus sévères contre les abuseurs d’enfants. Le plus haut tribunal du pays a rappelé les ravages que causent les crimes sexuels sur les mineurs, les plus vulnérables de la société.
Et que l’époque des sentences bonbon était dorénavant révolue, peu importe qui est l’agresseur.
« Je pense que la société a changé. [...] Ce sont des choses qu’on cachait, on ne voulait pas en parler », avait souligné la victime, lundi.
– Avec Antoine Lacroix