«Écouter les conseils de Pierre Poilievre, ça peut être un peu dangereux», affirme Alexandre Boulerice

Dominique Plante
Le chef adjoint du Nouveau Parti démocratique (NPD) ne compte pas faire plaisir à Pierre Poilievre qui souhaite la fin de l’entente des néo-démocrates avec le Parti libéral du Canada (PLC).
• À lire aussi: Pierre Poilievre attaque «Singh le vendu» et réclame des élections en octobre
• À lire aussi: Près de la moitié des Québécois pensent que Justin Trudeau devrait démissionner
En mêlée de presse jeudi, M. Poilievre, chef du Parti conservateur du Canada (PCC), a demandé au NPD de déchirer son accord pour permettre des élections générales cet automne.
«Une des choses que je fais dans la vie, c’est de ne pas écouter les conseils de Pierre Poilievre et d’ailleurs je suggère à tout le monde de ne jamais écouter les conseils de Pierre Poilievre, ça peut être un peu dangereux», déclare M. Boulerice, en entrevue à LCN.
Il ajoute qu’il préfère effectuer son «travail comme néo-démocrate» pour pouvoir «aider les gens», tandis que M. Poilievre «veut être au pouvoir pour couper des services aux gens».
M. Boulerice évoque d’ailleurs que le régime de soins dentaires existe, en partie, «grâce au NPD». Le chef du Parti conservateur, quant à lui, ne s’est pas engagé à le préserver s’il devient premier ministre. Toutefois, sa position n’a pas toujours été coulée dans le béton, puisqu’il avait affirmé à LCN en 2023, qu’il n’allait pas «couper dans les programmes» pour les garderies et l’assurance dentaire.
Les néo-démocrates restent tout de même prêts si des élections générales sont déclenchées, selon le chef adjoint.
«Si les libéraux ne bougent pas et continuent à se traîner les pieds, l’entente éventuellement pourrait être déchirée, déclare-t-il. Ce n’est pas un mariage à vie.»
Trudeau appelé à démissionner
Bien que le député ne veuille pas donner des conseils à Justin Trudeau sur sa carrière politique, il admet «qu’après 10 ans, il est devenu un boulet pour le Parti libéral».
Selon lui, 50 employés internes du PLC auraient refusé d’aller travailler dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun. Ceux-ci seraient «insatisfaits» de la gestion de Justin Trudeau et de Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, par rapport à la guerre à Gaza.

M. Boulerice explique aussi que son Parti ne souhaite pas s’impliquer dans ce conflit et préfère se concentrer sur ses objectifs.
«On a encore beaucoup de travail à faire, notamment sur l’environnement, le logement et le prix du panier d’épicerie», mentionne-t-il.
L’élection dans la circonscription de LaSalle—Émard—Verdun sera ainsi très importante, selon le néo-démocrate. «C’est vraiment une course à deux en ce moment, ça a toujours été un comté libéral», raconte-t-il.
«Ça serait tout un symbole si on réussissait à le ravir et à le ramener au député du NPD québécois Craig Sauvé», ajoute-t-il.
Selon une analyse de la firme Qc125, le 25 août dernier, la lutte sera serrée entre le PLC (30%), le NPD (25%) et le Bloc (24%). Les citoyens sont invités à se rendre aux urnes le 16 septembre prochain.
Voyez l'entrevue intégrale dans la première vidéo ci-haut.