Échéance du 30 septembre: des installateurs de clôtures de piscine débordés
Maude Larin-Kieran
Les installateurs de clôtures de piscine de partout au Québec vivent une demande sans précédent à l’approche de l’échéance du 30 septembre, date limite pour se conformer à la nouvelle réglementation provinciale.
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«C’est des sept jours sur sept tant qu’il ne pleut pas», lance Dannis Rathé en installant une clôture dans une cour de Candiac.
La réglementation, initialement prévue pour 2023 puis reportée, exige que tous les propriétaires de piscine résidentielle se dotent d’une clôture conforme avant la date butoir. Cette obligation s’applique à toutes les piscines: creusées, hors terre, semi-creusées ou gonflables.
«Plus de deux fois la demande»
Cette cadence effrénée que vit Dannis Rathé reflète la réalité de l’entreprise de clôtures de piscine Enfant Sécure qui installe des clôtures partout au Québec.
«Que ça soit les appels, les soumissions, les installations on est à plus de deux fois la demande habituelle», constate Mathieu Lalonde, président de Clôture Enfant Sécure.
L’entreprise en affaire depuis plus de 35 ans redoute même une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs. «Dans le Centre-du-Québec, à Trois-Rivières, on a un petit creux, il nous manque des installateurs», confie Mathieu Lalonde.
La situation est tout aussi préoccupante chez Clôtures Des Patriotes à Mont-Saint-Hilaire. «On est rendu à trois mois d’attente pour l’installation», explique Michel Dubé, président de l’entreprise, alors qu’il ne reste que quatre mois pour se conformer à la loi.
Cette réalité pousse Dominique María, vice-président de Clôture Fonda, à un constat pessimiste. «Ce ne sera pas tout le monde qui va avoir une clôture autour de sa piscine le 30 septembre», explique celui qui redoute les projets plus complexes, les demandes de permis dans certains cas, la température et les retardataires.
Hausse de coûts
Par ailleurs, ceux qui tardent à installer leur clôture devront composer avec une hausse des coûts due à la guerre commerciale, rappelle pour sa part le propriétaire de Clôtures Directes, Mathieu Cardinal. Selon lui, le prix des matériaux devrait augmenter de 15 à 20% dès l’automne.
«Il y a une pression à la hausse actuellement pour l’automne en raison du contexte économique», explique l’expert.
De nouvelles exigences
À compter du 30 septembre, toutes les piscines résidentielles pouvant contenir 60 centimètres d’eau ou plus devront être entourées d’une clôture. Seules exceptions: les piscines hors terre dont les parois atteignent au moins 1,2 m de hauteur.
Pour les piscines démontables, celles dont la paroi mesure moins de 1,2 m devront obligatoirement être clôturées.
Si vous avez accès à votre piscine au moyen d’une échelle amovible, celle-ci doit être munie d’une portière de sécurité qui se referme et se verrouille automatiquement.
Pour être conforme, une clôture doit respecter plusieurs exigences:
- Hauteur minimale de 1,2 mètre
- Espacement ne permettant pas le passage d’une balle de 10 centimètres de diamètre (entre les barreaux ou entre le sol et le bas de l’enceinte)
- Conception empêchant l’escalade facile
- Si la clôture est en mailles de chaîne, les mailles doivent mesurer 30 mm ou moins. Sinon, des lattes doivent être insérées dans les mailles.
- Porte à fermeture et qui se verrouille automatiquement
Les propriétaires qui ne se conformeront pas à la réglementation s’exposent à des amendes d’au moins 500$ pour une première offense.
L’objectif est de limiter l’accès des jeunes enfants aux plans d’eaux et de prévenir tout risque de noyade. Jusqu’à aujourd’hui, les propriétaires de piscine installée avant 2010 bénéficiaient d’un droit acquis, qui ne sera plus en vigueur dès le 30 septembre. En 2024, la Société de sauvetage a recensé 59 noyades au Québec.