Échange de Micah Parsons: les Packers réalisent un grand vol


Stéphane Cadorette
Micah Parsons, l’un des meilleurs joueurs défensifs de la NFL, change de camp. Un échange et soudainement, les Packers deviennent de sérieux aspirants au Super Bowl, tandis que les Cowboys deviennent un club qui rêve à un avenir meilleur.
C’est une véritable bombe qui secoue le circuit Goodell. Les échanges de cette magnitude sont très rares dans la ligue.
Parsons, mécontent de son statut contractuel, est donc passé aux Packers, qui lui ont consenti une entente énorme de quatre ans pour 188 millions, dont 120 millions garantis. Son salaire annuel de 47 millions en fait le joueur le mieux payé dans l’histoire de la NFL, à l’exception des quarts-arrière.
Pour l’obtenir, les Packers ont dû céder deux choix de première ronde au repêchage en plus du joueur de ligne défensive Kenny Clark, âgé de 29 ans.
Vous vous demandez à quel point Parsons est dominant? En quatre ans à Dallas, il a été élu trois fois sur l’équipe d’étoiles de la ligue. Il a été quatre fois invité au Pro Bowl. Il a bouffé du quart-arrière à la tonne, réalisant 52,5 sacs du quart. Il a provoqué neuf échappés et en a recouvert quatre. Il est le genre de joueur défensif qui a le pouvoir de transformer un match en une seule grosse mornifle!
En fait, seulement trois joueurs, dont Parsons, ont décoché au moins 12 sacs du quart dans au moins quatre des cinq dernières saisons. Il fait partie de l’élite et la meilleure, c’est qu’il n’a que 26 ans.
Un non-sens
À mon humble avis, il n’y a pas de débat. Les Packers ont réalisé un vol en plein jour. La rumeur courait depuis un moment et je n’y croyais pas. Les Cowboys allaient bien finir par s’entendre avec leur joueur étoile à minuit moins une. Mais non!
Leur propriétaire, Jerry Jones, crache les millions et pisse les trilliards. Ses Cowboys valent 13 milliards actuellement, ce qui en fait le club avec la plus grande valeur à travers la planète.
Ça change quoi, quand le grand Jerry n’est pas capable de sortir les billets devant un joueur si important aux succès de son équipe?
Le problème, c’est que ce n’est pas comme si c’était la première fois. À plusieurs reprises dans les dernières années, les joueurs étoiles des Cowboys se sont retrouvés dans des conflits contractuels majeurs. Le climat dans le vestiaire finit sans doute par s’en ressentir. Le lien de confiance, ou plutôt ce qui en reste, ne peut que s’effriter.
Et l’avenir?

J’entends déjà les plus loyaux partisans des Cowboys ou les mordus du repêchage me crier qu’ils ont obtenu deux choix grandioses.
Je répondrai que si vous suivez la game, les Packers ont repêché entre les choix 20 et 32 à cinq reprises dans les six dernières années. En mettant la main sur Parsons, ce serait une lubie de croire que soudainement, ils vont s’écrouler et que les Cowboys hériteront de choix hautement placés.
Bien sûr, on peut dénicher un excellent joueur avec le choix 24 ou 26. Ce n’est pas exclu. Reste que les chances sont beaucoup plus minces. Les Cowboys sont allés chercher de l’espoir. Les Packers sont allés chercher du concret.
Laissez Herschel tranquille...
D’autres diront que les Cowboys ont désormais en main un arsenal de choix pour manœuvrer et s’avancer au repêchage. Peut-être, mais ce n’est qu’hypothétique.
Ce que l’on sait, c’est que les Packers viennent de mettre la main sur un joueur qui a le talent pour changer le cours de leur franchise à court et à moyen terme. Exactement comme ils l’avaient fait lors de l’ouverture du tout premier marché des joueurs autonomes en 1993 en embauchant l’immortel Reggie White.
Leur audace leur avait valu deux présences au Super Bowl, dont une victoire.
De grâce, ne comparez pas l’échange Parsons à l’échange le plus désolant de l’histoire du football, celui de Herschel Walker!
À l’époque, les Cowboys avaient soutiré trois choix de première ronde aux Vikings et l’échange avait tourné en huit choix au total, en plus d’une panoplie de joueurs, ce qui leur avait permis d’ériger leur dynastie des années 1990 pendant que les Vikings plombaient.
Cette fois, les Cowboys sont bien loin des années 1990. Pas grave, l’argent continue de pleuvoir à Dallas.