Échange de prisonniers: les Occidentaux ont libéré «l’un des pions des tueurs à gages» de Poutine

Samuel Roberge
L’échange de prisonniers entre la Russie et les Occidentaux a suscité des réactions partagées avec, entre autres, le président américain Joe Biden qui a reconnu là un bon coup pour le multilatéralisme, tandis que le candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, a mentionné une «victoire pour Poutine». Cette entente reste malgré tout un moment «historique», selon un ancien ambassadeur canadien.
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«D’après moi, c’est assez extraordinaire ce qu’on vient de voir. C’est historique, c’est colossal», renchérit Ferry de Kerckhove en entrevue à LCN. «Ça nous ramène au climat de la Guerre froide.»
Néanmoins, le spécialiste des questions géopolitiques souligne que si l’échange n’avait pas inclus la libération de Vadim Krassikov, il n’est «pas sûr que Poutine aurait accepté quoi que ce soit».
«Pour Poutine, Krassikov, c’est l’un des pions de ses tueurs à gages, littéralement, et il veut prouver aux autres qui vont travailler pour lui qu’il est capable d’aller les rechercher», explique-t-il.
Pour en arriver là, M. de Kerckhove précise que les négociations ont été difficiles puisque le dossier de preuves d’assassinat que détenaient les Allemands contre Vadim Krassikov était étoffé. Ils ne voulaient certainement pas libérer leur détenu sans rien en retour.
«Mais d’une façon plus globale, quand on se rappelle à mon âge de la Guerre froide, on se rend compte qu’au fond, il n’y a pas grand-chose qui a changé», constate-t-il.
Voyez l’entrevue intégrale de Ferry de Kerckhove dans la vidéo ci-dessus.