D’une maison à un appartement pour économiser

Avec la hausse du coût de la vie, Léanne Berthelette et Marc-Antoine Landry ont vendu leur maison de Saint-Valentin pour devenir locataires dans un appartement à Saint-Jean-sur-Richelieu. Les jeunes parents rejoignent les nombreux Canadiens qui optent pour un logement plus petit, face à la flambée immobilière.

Quand la sœur de Marc-Antoine a acheté un duplex à Saint-Jean-sur-Richelieu, l'occasion était trop belle pour les parents d'un garçon de 18 mois qui attendent une petite fille pour septembre. La famille vient d’emménager dans le 5 1⁄2 du duplex familial, dans la ville natale de Léanne.

«J'ai dit à mon chum que ça serait une belle opportunité de déménager pour plus petit», relate l'éducatrice en service de garde de 23 ans. Son conjoint, monteur de lignes, a 27 ans.

500$ d’économie par mois

Au-delà des profits de la vente de leur maison, le couple économise de 500$ à 600$ par mois, affirme Léanne. Leur hypothèque de 1700$-1800$ a été remplacée par un loyer de 1200$.

«On va mettre ça de côté pour repartir dans l'immobilier dans deux ou trois ans. Peut-être que ça va être plus long, tout dépendant de ce qui va se passer avec le marché», précise Léanne.

Si la décision est assumée, quitter le nid familial n'a pas été sans émotion. «[Pour] mon copain, c'est plus un sacrifice. Il a donné deux ans d'amour sur sa maison. Ça lui a fait un peu plus de peine au cœur quand on l'a vendue, mais il est conscient du marché immobilier.»

Le couple espère déménager dans un maximum de cinq ans, avant que leur fils commence l'école. «On ne cherche pas nécessairement une grosse maison, mais on veut trois chambres, un garage et une cour. Avec deux enfants, la vie coûte cher et les maisons à Saint-Jean se vendent très rapidement. Des maisons clé en main, on parle de 700 à 800 000$. Ce n'est pas dans nos moyens.»

Selon Statistique Canada, 31% des Canadiens ont modifié leur projet de déménagement en raison de la hausse des prix du logement en 2024. Cette préoccupation touche particulièrement les jeunes adultes comme Léanne et Marc-Antoine: 59% des 20-35 ans se disent très inquiets face au coût de leur logement.

«Pas surprenant»

Cette hausse des coûts pour se loger risque de redessiner les choix de vie que feront des Canadiens, selon Guillaume Hébert, chercheur pour l’Institut de recherche et d'informations socioéconomiques (IRIS).

«Ce n’est pas surprenant dans un marché immobilier aussi difficile pour les ménages. On va avoir une panoplie de familles qui vont bifurquer vers des plans qui n’étaient pas nécessairement prévus», soutient Guillaume Hébert, chercheur pour l’IRIS.

En chiffres

31% des Canadiens ont modifié leur projet de déménagement en raison de la hausse des prix du logement en 2024.

59 % des 20-35 ans se disent très inquiets face au coût de leur logement.

Source: Statistique Canada, 2024