D’une grande sincérité


Yvon Pedneault
« Boss », tu vas nous manquer.
Quand tu te présentais à TVA Sports avec cette passion que tu avais entretenue pendant toutes ces années sous le feu des projecteurs, tu aimais saluer tes collègues en manifestant ton enthousiasme avec quelques commentaires épicés. Tu ne tardais jamais à faire connaître tes états d’âme sur des sujets d’actualité.
Tu ne tardais pas à te prononcer sur ce que tu ressentais. C’est ce qui faisait de toi un personnage particulier, un personnage aimant transmettre sa passion pour le sport que tu as admirablement servi. Mais tu étais avant tout un homme qui ne ratait jamais l’occasion de partager les merveilleux moments que tu vivais avec ta famille.
Je n’ai pas à vous rappeler les grands événements qui ont marqué la carrière de Mike Bossy. Les pages du Journal vous amènent dans le passé, le passé de Mike Bossy, l’un des plus illustres buteurs de l’histoire de la ligue.
Je me rappelle nos entretiens quand on se retrouvait dans le vestiaire des Islanders de New York après un entraînement ou un match.
Généreux
Il était d’une grande générosité et aussi d’une grande sincérité. « Boss », comme on se plaisait à l’appeler, un surnom qui lui convenait parfaitement, n’allait jamais dans la dentelle. Ce qu’il pensait, il le disait. On lui posait une question, et la réponse venait sans aucune hésitation.
Il a transporté cet enthousiasme et ce franc-parler dans le monde des médias. Quand il n’aimait pas un joueur ou un entraîneur, il le disait. Quand il n’était pas d’accord avec les décisions prises par les dirigeants du Canadien, il ne se gênait pas pour le dire.
J’ai eu le plaisir de participer à un segment de l’émission de Jean-Charles Lajoie au 91,9 Sports. « Boss » et moi étions des collaborateurs dans le cadre du Temple de la renommée. L’inimitable JiC était un hôte exceptionnel. Quel plaisir avons-nous partagé. Le « Boss » adorait cette participation quotidienne.
Sensible et innovateur
Il s’exprimait avec une passion débordante. Il avait également un merveilleux sens de l’humour. Derrière ses propos, il y avait toujours de l’espace pour que « Boss » dévoile un homme d’une belle sensibilité. « Boss » était un innovateur. Il voulait que le Canadien l’embauche pour enseigner aux jeunes, l’art de trouver l’espace pour manœuvrer devant le filet. On n’enseigne pas comment marquer des buts, il le savait, mais on peut donner des conseils pour atteindre des résultats intéressants.
Dans les corridors de TVA Sports, il aimait discuter avec les gens. Avec ses collègues de travail, mais aussi avec les artistes présents pour enregistrer une émission à TVA. Il était lui-même un artiste. Il aimait bien faire la conversation avec les techniciens. Et quand les feux de la caméra s’allumaient, il voulait être percutant comme il l’était sur la patinoire.
Il nous a réservé une dernière surprise. Il nous a quittés alors que les Islanders, son équipe, étaient au Centre Bell, contre le Canadien, une formation avec laquelle il aurait tant aimé exploiter son immense talent. Et ce soir, un de ses préférés sera sur place : Alexander Ovechkin.
Le « Boss », tu vas nous manquer.