Du soutien pour Marc Griffin
Les trois fils du vice-président de Baseball Québec évoluent à l’Académie Okotoks en Alberta


Richard Boutin
Baseball Québec (BQ) vit très bien avec la décision d’un membre de son conseil d’administration d’avoir enrôlé ses fils au sein de l’Académie Okotoks au lieu de miser sur la structure de développement québécoise.
Voltigeur dans les organisations des Dodgers de Los Angeles (1989 à 1991) et des Expos (1993 et 1994), Marc Griffin siège au conseil d’administration de BQ depuis 12 ans, notamment comme vice-président au cours des dernières années.
Ses trois fils ont porté les couleurs des Dawgs de l’Académie Okotoks en Alberta et deux s’y trouvent toujours.
Il y a quatre ans, son fils aîné Henri souhaitait intégrer les rangs de l’Académie de Baseball du Canada (ABC) dans l’espoir de retenir l’attention d’un collège américain, mais il n’a pas été retenu.
« Henri a été coupé par l’ABC et ça nous a forcés à trouver un plan B pour lui permettre d’atteindre son objectif d’évoluer aux États-Unis, raconte Griffin. Les gens d’Okotoks nous avaient approchés lors d’un tournoi bantam en Ontario. Henri était aussi au courant de mon parcours quand j’étais parti pour Vancouver avec Denis Boucher à 17 ans pour me joindre au National Baseball Institute (NBI) qui est l’ancêtre de l’ABC. J’ai joué deux ans en Colombie-Britannique avant de faire le saut chez les pros. »
« Le plan B est devenu une expérience de vie assez unique, d’ajouter Griffin qui continue de s’impliquer avec le programme AA des Gouverneurs de Boucherville pendant la saison estivale comme directeur technique. Si Henri avait été accepté par l’ABC, cela aurait changé la donne pas mal. »
Le fils aîné de Griffin a terminé son parcours avec les Dawgs et il s’aligne depuis septembre avec le Bossier Parish, un JuCo de la Louisiane.
Feu vert du président
Quand les deux parties se sont entendues, Griffin a contacté le président et le directeur général de Baseball Québec pour les informer de la situation.

« J’ai parlé à mon président et à Maxime [Lamarche] de notre décision familiale et je leur ai dit que je comprendrais s’ils étaient mal à l’aise, explique l’analyste de baseball sur les ondes de RDS. Je voyais aussi des avantages à découvrir ce qui se faisait ailleurs et ainsi de pouvoir apporter des améliorations au programme de l’ABC. »
Le président de BQ Marc Vadboncoeur assure qu’il vit très bien avec la situation et qu’il n’y a pas de grogne à l’interne.
« On compte 35 000 membres et personne ne m’a approché pour discuter de la situation, affirme-t-il. Je suis un gestionnaire pragmatique et l’éthique est très importante. S’il y avait un conflit d’intérêts, il n’y aurait aucun passe-droit, peu importe l’individu impliqué. Marc ne fait aucun recrutement pour Okotoks. »
« L’apport de Marc est extrêmement important, de poursuivre Vadboncoeur, particulièrement pour l’élite et dans nos démarches pour trouver des infrastructures de qualité pour les joueurs de l’ABC. »
Les frères se suivent
Une fois que Henri a pris la direction d’Okotoks, une ville d’un peu moins de 30 000 habitants à une heure au sud de Calgary, ses frères ont voulu emprunter le même parcours.
« Il n’était pas question pour Léo qu’il joue ailleurs qu’à Okotoks, a indiqué le paternel qui habite six mois par année en Alberta. Mon plus jeune, Edmond, a débuté avec l’équipe U-13 en 2021. C’est un projet de six ans pour la famille et on va rentrer à Montréal par la suite. »
Rien à envier
À l’exception des infrastructures qui ne sont aucunement comparables, le Québec n’a pas à rougir des comparaisons avec l’Académie Okotoks, affirme Griffin.
« L’enseignement ne fait pas défaut au Québec. La qualité des entraîneurs est hors pair. L’ABC fait beaucoup avec pas grand-chose et pourrait faire beaucoup plus avec des infrastructures dignes des meilleurs joueurs au Québec. »