Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Du sexe «entre adultes consentants», jure Dominique Laroche à son procès

L’ex-skieur acrobatique a admis lundi avoir eu des relations sexuelles avec la plaignante, mais jamais alors qu’elle était mineure comme elle le prétend, a-t-il insisté

Partager
Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2025-03-03T22:27:37Z
Partager

Dominique Laroche a admis lundi avoir eu des relations sexuelles avec la femme qui l’accuse d’agression sexuelle, mais seulement après qu’elle eut atteint la majorité et, au surplus, à son initiative à elle initialement, insiste-t-il. «Aujourd’hui, c’est la vérité», a-t-il martelé à propos de son témoignage.

• À lire aussi: Procès de l’ex-skieur acrobatique Dominique Laroche: «Il me disait qu’il avait une sexualité différente un peu»

• À lire aussi: Procès de Dominique Laroche: fin de témoignage difficile de la victime présumée

L’homme de 64 ans a été à la barre pour son interrogatoire principal toute la journée lundi.

D’entrée de jeu, son avocat, Charles Levasseur, lui a fait décrire son emploi du temps professionnel comme familial lors de la période des infractions alléguées alors que la plaignante était mineure, soit approximativement entre 2007 et 2012.

Rénovations, travail de soir et de fin de semaine, jeunes enfants, conjointe à la maison: la table est mise pour une défense selon laquelle il était à peu près impossible que Laroche et la plaignante, adolescente à l’époque, aient eu des relations sexuelles répétées, comme cette dernière l’a raconté lors de son témoignage.

L’ancien skieur Dominique Laroche (au centre), accusé d’agression sexuelle, est photographié le lundi 17 février 2025, en marge de l’ouverture de son procès au palais de justice de Québec. PHOTO PIERRE-PAUL BIRON
L’ancien skieur Dominique Laroche (au centre), accusé d’agression sexuelle, est photographié le lundi 17 février 2025, en marge de l’ouverture de son procès au palais de justice de Québec. PHOTO PIERRE-PAUL BIRON Dominique Lelièvre

Publicité
«Relation extraconjugale consentante»

En fait, selon les prétentions de Laroche, les premiers rapprochements auraient eu lieu à l’automne 2014 seulement.

Après lui avoir fait quelques avances repoussées au fil des mois, la jeune femme l’aurait rejoint dans son lit un soir et lui aurait fait une fellation sans qu’il n’ait rien demandé. Puis, à l’hiver suivant, ils auraient eu une relation complète dans le spa chez Laroche, qui se disait «flatté» de plaire à une jeune femme de 30 ans plus jeune que lui.

C’était là le début de ce que l’accusé a appelé une «relation extraconjugale consentante». Une vingtaine de relations sexuelles auraient eu lieu jusqu’en 2020, Laroche écrivant à la victime par une adresse courriel qu’il utilisait pour ses nombreuses maîtresses.

Au fil du temps, la jeune femme se serait ouverte sur ses préférences sexuelles et c’est là que Laroche aurait «ouvert son jeu», a-t-il dit à propos, notamment, de sa «chambre du sexe». Dans une armoire de cette pièce se trouvaient de nombreux jouets sexuels qui ont été décrits par la plaignante.

Souvenirs inégaux

Dominique Laroche est apparu vague et distant lorsqu’il a décrit la relation qu’il entretenait avec l’adolescente alors que celle-ci était hébergée chez lui pendant la saison de ski. Disant n’avoir «aucun souvenir», l’accusé a expliqué que c’était surtout sa conjointe qui gérait le tout, sachant seulement que la jeune femme «pouvait dormir chez lui» à l’occasion.

Toutefois, lorsque pressé de questions en rafale sur les allégations d’actes sexuels alors qu’elle avait entre 13 et 17 ans, l’accusé n’avait aucune hésitation et livrait des réponses claires.

Publicité

«Il y avait trop de va-et-vient dans la maison.» «Ce n’est jamais arrivé.» «Ce n’était pas avec moi.»

L’accusé est même apparu insulté lorsque la juge Marie-Claude Gilbert l’a questionné sur la possibilité que des gestes sexuels aient pu survenir alors que sa conjointe était dans la maison.

«Les relations extraconjugales, est-ce qu’on peut faire ça en privé et ne pas alerter ma femme avec qui j’ai trois enfants s’il vous plaît? Ma libido est peut-être très élevée, mais quand même», a rétorqué l’ancien courtier immobilier et producteur télé.

Amer

Laroche s’est aussi emporté une fois son interrogatoire en chef terminé. Après avoir sangloté quelques instants auparavant en soulignant «avoir besoin que ses trois enfants sachent la vérité», l’accusé a quitté le box des témoins en s’exclamant.

«Quel fiasco! Quel fiasco», a-t-il répété, visiblement amer.

Au moment d’être assermenté avant son témoignage, Laroche avait d’ailleurs déclaré que son occupation était désormais «itinérant», ajoutant n’avoir aucune adresse depuis «qu’il s’est fait mettre dehors» par son ex-conjointe.

Son témoignage se poursuivra mardi avec son contre-interrogatoire par le procureur de la Couronne, Me Michel Bérubé.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité