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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Du pain et des roses: 30 ans plus tard, le combat se poursuit

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
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Photo portrait de Nicolas St-Pierre

Nicolas St-Pierre

2025-06-08T00:29:21Z
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Trente ans après avoir marqué le Québec lors de la marche Du pain et des roses, des femmes ont repris la rue ce samedi pour rappeler que le combat est loin d’être terminé, «surtout à une époque où tout ne semble tenir qu’à un fil».

« Le constat que je fais aujourd’hui en tant que travailleuse sociale c’est que même si on a fait des progrès, il y a encore beaucoup trop d’inégalités entre les hommes et les femmes notamment au niveau de la précarité ou de la charge des enfants », estime Michelle Hudon-David, qui avait 16 ans lors de la marche en 1995.

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

«Il y a encore beaucoup de violence, y compris de la violence sexuelle et je pensais qu’on avait vraiment plus progressé. Il ne faut pas lâcher le morceau parce qu’avec la montée du discours masculiniste et le nombre alarmant de féminicides, c’est inquiétant », ajoute-t-elle. 

Ces inquiétudes, Chantal Locat les partage. Rencontrée lors de l'événement ce samedi, celle qui avait 42 ans à l'époque vivait elle-même dans la précarité au moment où elle a participé à la première marche. Aujourd’hui, elle est heureuse de voir la relève, qui était d’ailleurs présente par centaines ce samedi.

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Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

«Je suis contente de voir cette belle génération de jeunes femmes s’impliquer parce qu’on va en avoir besoin plus que jamais prochainement», souligne la dame. 

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

«En ces temps troublés et inquiétants, les femmes ressentent plus que jamais le désir de se mobiliser avec tous ceux qui les appuient dans le combat pour leurs droits», a également soulevé Françoise David, co-porte-parole et présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ) au moment de la marche de 1995. 

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

Le droit à l’avortement, un baromètre

Bien que l’organisme féministe voit aujourd’hui l’événement comme une réaffirmation de la nécessité de revendiquer un Québec juste et égalitaire, il s’agit également d’un moment de retrouvailles qui a également permis de faire le point sur le chemin parcouru depuis 1995.

Pour Mme Locat, maintenant septuagénaire, le droit à l’avortement est un peu un baromètre pour mesurer l’évolution du droit des femmes.

« Avec tout ce qui se passe aux États-Unis et partout dans le monde, on constate qu’on n’est jamais à l’abri d’un recul de nos droits, surtout avec la montée du masculinisme, estime-t-elle en se disant contente une nouvelle génération de femmes s’impliquer.

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

« Elles vont avoir de la misère aussi, parfois ça va fonctionner, parfois non, mais j’y crois en cette relève et elle est nécessaire, poursuit-elle. Maintenant, c’est à nous de lui passer le flambeau.»

Malgré tout, les deux militantes de longue date s’entendent pour dire que des progrès notables ont tout de même été faits, depuis 1995, entre autres en ce qui concerne l’équité salariale et l’implication des femmes en politique.

Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec
Crédit : Nicolas St-Pierre, Journal de Québec

Elles espèrent toutefois que la société continuera de progresser dans les années à venir alors que plusieurs enjeux demeurent à l’agenda. D’ici là, elles continueront de se faire entendre, notamment le 18 octobre prochain, lors du grand rassemblement organisé par la Coordination du Québec de la Marche mondiale des femmes.

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