«Du jamais vu»: des records de pluie battus dans le sud du Québec en juillet
Certaines régions ont reçu deux fois plus de précipitations que la moyenne mensuelle


Dominique Lelièvre
Le sud du Québec a été arrosé comme jamais, durant le mois de juillet, alors que plusieurs secteurs ont fracassé leur record mensuel de précipitations.
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La vallée du Saint-Laurent et l’extrême sud de la province se sont retrouvés dans le sillage de nombreux épisodes pluvieux et orageux, si bien qu’il est tombé de deux à trois fois plus de pluie que la moyenne mensuelle à plusieurs endroits, selon des données partagées par Environnement Canada et MétéoMédia.
Les régions de Montréal, de la Montérégie, de l’Estrie et du Centre-du-Québec, ont été les plus touchées.
«On parle de presque toutes les régions, en fait, qui ont dépassé leur normale [...], donc, beaucoup, beaucoup de pluie au courant du mois», souligne Nicolas Lessard, météorologue à MétéoMédia.
Des écarts parfois énormes
La palme revient à Sherbrooke, où il s’est déversé 309 mm de pluie, en date de dimanche, détrônant le record de 220 mm enregistré en juillet 1974.
Au centre-ville de Montréal, ce sont 263 mm qui se sont abattus au total, délogeant un vieux record de 246 mm établi en 1958.
La ville de Québec n’a pas été en reste, avec 258 mm reçus, soit légèrement plus que la marque de 256 mm constatée en 1992.
«C’est du jamais vu au mois de juillet» depuis que des données sont colligées, résume M. Lessard.
À bien des endroits, les averses parfois torrentielles ont causé des maux de tête, provoquant des inondations, des refoulements d’égout et des glissements de terrain, et plaçant certaines municipalités sur un pied d’alerte (voir encadré). Des agriculteurs ont également subi les foudres de Dame nature.
L’ouest et l’est de la province ont été moins affectés, avec des bilans de précipitations se rapprochant des valeurs moyennes et parfois même en dessous.
La faute à l’humidité
Toute cette pluie s’explique par l’humidité qui a mis du temps à s’installer sur la province, selon Jean-Philippe Bégin, météorologue à Environnement Canada.
«Quand on regarde le mois de juin au complet, on a eu vraiment moins d’activité orageuse que la normale. Même chose pour le mois de mai, [qui] a été très sec», pointe-t-il.
«On a retardé, finalement, le temps où l’humidité a envahi le Québec. Mais quand l’humidité a envahi le Québec, elle est restée omniprésente», illustre-t-il. Les conditions propices à la formation d’averses et d’orages «gorgés d’eau» étaient alors réunies.
Chaleur
Cette humidité explique aussi pourquoi le temps a été si chaud et collant, même si sur papier, le mercure ne s’est jamais vraiment affolé.
En juillet, il n’a fait qu’entre un et deux degrés de plus que la norme saisonnière, à Montréal et Québec.
Mais avec le facteur de l’humidité, la température ressentie moyenne a été de 34 degrés dans la métropole et de 33 dans la capitale, du 1er au 28 juillet, selon Nicolas Lessard.
En fait, c’est sur la Côte-Nord et dans le Nord-du-Québec où il a fait le plus chaud par rapport à la moyenne. D’ailleurs, pour la première fois, il a fait plus de 32 degrés deux jours de suite à Kuujjuaq au début du mois, signale M. Bégin.
Records fracassés
- Sherbrooke: 309 mm (juillet 2023) contre 220 mm (juillet 1974)
- Montréal: 263 mm (juillet 2023) contre 246 mm (juillet 1958)
- Québec: 258 mm (juillet 2023) contre 256 mm (juillet 1992)
– Données en date de dimanche. Sources: Environnement Canada et MétéoMédia
Des impacts très concrets
- 1er juillet: un glissement de terrain fait deux morts à Rivière-Éternité, au Saguenay.
- 11 juillet: à la suite de pluies diluviennes, on signale des centaines d'évacués à Sainte-Brigitte-de-Laval, au nord de Québec, des routes affaissées et des sauvetages nautiques en Estrie, et plusieurs résidences isolées à Saint-Raymond, dans Portneuf.
- 13 juillet: des orages apportent l’équivalent d’un mois de pluie en quelques heures à Montréal, causant des bris d’aqueduc et des refoulements.
- 15 juillet: le Club de golf de la Vallée du Témiscouata, dans le Bas-Saint-Laurent, a dû fermer ses portes en raison d’inondations sur ses terrains.
- 28 juillet: des rues sont inondées d’eau et des dommages sont causés par des grêlons de la taille d’une balle de ping-pong en raison d'orages violents, en Outaouais.
– Source: revue de presse, Le Journal
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