Du hockey comme on l’aime!


Marc de Foy
C’est comme ça à chaque fois ou presque. Une finale du Mondial de hockey junior impliquant le Canada offre un spectacle relevé et fertile en émotion. On l’a vu une fois de plus, jeudi soir, alors que les Canadiens sont venus difficilement à bout de la Tchéquie.
C’est toujours avec grand plaisir que je regarde les rencontres de la ronde éliminatoire de ce tournoi. Il n’était pas question que je rate la rencontre pour l’obtention de la médaille d’or.
J’ai le sentiment de renouer avec le vrai hockey, c’est-à-dire celui où il n’est pas question de business et d’argent.
On voit du hockey à l’état pur.
Les jeunes participants ne sont pas encore des mercenaires. Ils se défoncent sans compter pour remporter le championnat.
C’est le genre de compétition dont on ne se lasse pas.
En plus, le moment de sa présentation tombe à point nommé. C’est un beau cadeau des Fêtes pour les amateurs de hockey.
Tout le monde est joyeux et festif et suit le tournoi d’un cœur léger.
On en redemanderait !
Les partisans du Canadien, quant à eux, ont été choyés cette année.
Pas moins de six espoirs de l’organisation prenaient part au tournoi. Un septième s’est ajouté lorsqu’Owen Beck a été rappelé pour pallier la perte de Colton Dach.
Joshua Roy, qui en sort le grand gagnant, a eu un parcours singulier. Il a commencé le tournoi dans un rôle défensif au sein du troisième trio, mais il ne s’est pas plaint. Il a laissé parler son jeu.
Une belle source d’inspiration
Son rendement a incité l’entraîneur-chef Dennis Williams à lui donner une promotion au sein de la première ligne d’attaque ayant Connor Bedard pour pivot.
Son histoire est une belle source d’inspiration pour les jeunes aspirant à une carrière dans la Ligue nationale.
Même s’il fut le premier choix au repêchage de la LHJMQ, en 2019, sa sélection à titre de choix de cinquième ronde du CH, deux ans plus tard, n’avait pas soulevé les passions.
Or, il progresse drôlement bien depuis.
Il a remporté le championnat des marqueurs de la LHJMQ l’an dernier, et maintenant qu’il a au cou une médaille d’or du Mondial de hockey junior, son souhait est de contribuer à la conquête du trophée Gilles-Courteau et, ultimement, de la Coupe Memorial par le Phoenix de Sherbrooke, le printemps prochain.
Laissons-le finir ses classes
Or, il ne faut pas regarder plus loin pour le moment.
Bien que les amateurs espèrent le voir avec le Tricolore l’an prochain, la marche est haute à franchir.
Qu’il poursuive d’abord dans la même voie au niveau junior et on verra ensuite.
Ne mettons pas la charrue devant les bœufs.
Il en va de même pour les autres espoirs du Canadien qui ont représenté leur pays au Mondial.
On parle de projets à plus ou moins long terme.
Mais s’il y en a un qu’on verra dans la LNH la saison prochaine, c’est Connor Bedard il va sans dire.
Maintenant que le Canadien accumule les défaites, ses partisans se sont remis à rêver au joueur de centre originaire de la Colombie-Britannique.
Ils en bavent d’envie !
Baume pour Hockey Canada
Tout compte fait, ce championnat du monde a été un grand succès.
Le président de la Fédération internationale de hockey sur glace, Luc Tardif, l’a qualifié de baume pour Hockey Canada, dont l’image a pris tout un coup au cours de la dernière année.
La victoire canadienne ne fera pas oublier aux jeunes femmes violées par des joueurs de l’équipe nationale junior dans le passé les atrocités qu’elles ont vécues.
Ça les suivra toute leur vie.
Les courageuses, ce sont elles, qu’on soit bien d’accord là-dessus.
Mais comme l’a dit Tardif, il faut maintenant donner la chance aux membres du nouveau conseil d’administration de Hockey Canada de corriger les bêtises de leurs prédécesseurs et de faire en sorte que les joueurs respectent les femmes et se comportent de façon civilisée.
Que nos jeunes se consacrent à devenir de bons citoyens avec la même ferveur qui les anime à viser les plus hauts échelons dans le hockey.
Que faire de Slafkovsky ?
Si le Kraken de Seattle a senti le besoin de retourner, hier, Shane Wright à Kingston dans les rangs juniors, qu’est-ce que le Canadien devrait faire avec Juraj Slafkovsky ?
Le jeune homme en arrache depuis un certain temps. Il n’a récolté aucun point à ses neuf derniers matchs et en totalise une dizaine en 34 sorties.
Et rien ne laisse présager qu’il s’améliorera au cours des prochains mois. La deuxième moitié de saison est le moment de l’année où on sépare les hommes des enfants.
Le Canadien s’en va nulle part, ce qui n’est pas ce qu’il y a de mieux pour le développement de Slafkovsky.
Les options
Que faire alors ?
Les dirigeants du Tricolore pourraient assigner leur premier choix au repêchage de juin dernier à leur club-école de Laval, mais la situation n’est guère plus rose chez le Rocket.
Un retour en Europe est une possibilité, mais il faudrait lui trouver une équipe.
Slafkovsky a évolué en Finlande au cours des deux dernières années, plus précisément avec le TPS Turku avec qui Saku Koivu avait fait son apprentissage dans les rangs juniors, puis ses premières armes chez les professionnels pendant cinq ans, avant de se rapporter au CH.
La SM-Liiga vient au troisième rang au classement mondial, derrière la LNH et la KHL (Russie).
Les ligues de Slovaquie, son pays natal, et de Tchéquie occupent les neuvième et cinquième positions respectivement.
Ce n’est peut-être pas l’idéal, mais la direction du Canadien doit trouver un moyen pour permettre au jeune de s’épanouir un peu.
Si elle estime qu’il vaut encore mieux que sa recrue demeure à Montréal, ça risque d’être très dur pour Slaf d’ici la fin de la saison.
Dans un tel cas, l’organisation perdrait une année en termes d’autonomie dans le contrat de son joueur.
Le règlement stipule à cet égard qu’une saison est considérée complète lorsque le joueur a fait partie de la formation des 23 joueurs pendant les 41 premiers matchs du calendrier régulier.