Du gros baseball pour les Capitales dans la Ligue Frontière
À sa quatrième saison, l’équipe se réjouit de la stabilité du circuit


Stéphane Cadorette
Même si les amateurs de Québec ont pu constater depuis 2021 à quel point le calibre de la Ligue Frontière est relevé, des dénigreurs se font encore entendre. Après trois saisons complètes, les Capitales sont en mesure de se comparer avec les ligues qui ont forgé leur passé et ils se réjouissent toujours d’avoir fait le saut.
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Les Capitales ouvrent leur saison locale mardi soir face aux Miners de Sussex County au Stade Canac.
Il s’agit de leur quatrième saison dans la Frontière, en incluant l’année 2021 marquée par la COVID, quand ils ont jumelé leurs forces avec les Aigles de Trois-Rivières pour former Équipe Québec.
Il y a d’abord eu les débuts dans la Ligue Northern de 1999 à 2002, puis la Ligue Northeast qui est devenue la Ligue Can-Am en 2005. Si la Can-Am a donné de belles années, elle a aussi été franchement chambranlante par moments.
De meilleures bases

Le président et copropriétaire Michel Laplante a été témoin de toutes ces aventures dans différents circuits depuis la fondation de l’équipe et savoure pleinement la stabilité qu’offre la Frontière.
«En termes de calibre de jeu, avec ce qu’on a vu avant, ça s’équivaut», fait-il valoir.
«Il y a des années où il n’y avait pas de Ligue Atlantique et on s’est retrouvé avec des Mitch Lyden. Je regarde notre équipe de 2009 ou celle de 2017 avec Kalian Sams et les trois Cubains, c’était du gros calibre.»
«La grosse différence en faveur de la Ligue Frontier est au niveau de sa structure parce qu’elle est plus équilibrée avec 16 équipes. C’est celle qui couvre le plus de territoire dans le baseball indépendant. On sera probablement à 18 équipes l’an prochain et à 20 dans deux ou trois ans. C’est tellement agréable de miser sur une ligue en santé», a-t-il noté.
Une ligue jeune
Dans la Can-Am, les équipes misaient sur plus de vétérans. Toutefois, même si les alignements sont plus jeunes, il ne faut pas s’attendre à ce que n’importe quel joueur universitaire aux statistiques ronflantes s’impose aisément.
«Un joueur qui finit ses quatre années universitaires a de la misère à jouer dans la Ligue Frontière. Quand Pat [Scalabrini] remarque un joueur qui frappe pour ,308 en division 1, il a quand même une hésitation parce qu’il lui manque du volume de balle dans le corps. Il y a quelques exceptions comme Lebreux et Gideon, qui ont la capacité de s’adapter et qui sont passés sous le radar pour des questions de data», indique Laplante.
Ce dernier remarque un niveau de jeu particulièrement relevé du côté des lanceurs. Même si la puissance des lancers ne fait pas foi de tout, il faut savoir que pas moins de six artilleurs ont atteint les 95 miles à l’heure la saison dernière à Québec.
«Un gars comme Saldana ne devrait pas lancer dans le baseball indépendant. C’est juste qu’à son âge [28 ans], tu ne peux pas le mettre dans le AAA parce qu’il va retarder le développement d’un jeune. Il y a au moins deux cas par équipe comme lui», constate Laplante.

Les comparatifs avec l’affilié
Justement, parlant de AAA, il y en aura toujours pour dire que le niveau du baseball indépendant ne se rapprochera jamais de celui du baseball affilié.
«Le calibre du AA ou AAA est plus fort que la Frontier, mais on ne parle pas de manger une volée non plus», convient Laplante.
«Comme spectateur dans l’affilié, par contre, tu peux te retrouver à regarder un lanceur qui donne un but sur balles par manche et qui a une moyenne de huit points mérités. Si l’organisation dit qu’il a besoin de lancer des manches, il va rester et c’est le spectateur qui paie le prix.»
«Et aussitôt que le gars performe un peu, son objectif c’est de monter et pas de gagner un championnat. J’ai été partant deux ans dans le AA et ma seule intention c’était de monter. Il n’y a pas un gars qui avait l’objectif de gagner un championnat pour les Bobcats de Raleigh», enchaîne-t-il.
Percées dans les majeures
Depuis 2000, 53 joueurs sont passés par la Ligue Frontière pour ensuite se retrouver dans le baseball majeur. Sans renier la Can-Am, le gérant des Capitales, Patrick Scalabrini, y voit un indicateur du calibre relevé de la Frontière.
«Avec les mouvements qu’il y a eu dans les ligues mineures, il y a moins de baseball affilié et plus de joueurs disponibles dans le baseball indépendant. Il y a une belle profondeur dans la Frontier, mais c’est plus jeune, donc il y a plus d’erreurs mentales. Les habiletés physiques sont plus présentes que ce qu’on voyait avant.»
«On voit qu’il y a plus de joueurs qui atteignent le baseball majeur. Les gars sont plus jeunes, donc le chemin est plus long, mais il y a plus de chances que des gars obtiennent une deuxième chance dans le baseball affilié qu’avant dans la Can-Am.»
Les Capitales tentent de devenir la deuxième équipe à remporter un troisième championnat dans la Ligue Frontière, après les Boomers de Schaumburg.
Les anciens de la Ligue Frontière dans le baseball majeur cette saison
Chris Roycroft, lanceur (Joliet, 2021-22), Cardinals de Saint-Louis
Tyler Jay, lanceur (Joliet, 2022-23), Mets de New York
Randy Wynne, lanceur (Evansville, 2018-19), Reds de Cincinnati
Jared Koening, lanceur (Lake Erie, 2019), Brewers de Milwaukee
Jake Cousins, lanceur (Schaumburg, 2012-14), Yankees de New York
Nick Anderson, lanceur (Rockford, 2012-13 et Greys, 2015), Royals de Kansas City
Trevor Richards, lanceur (Gateway, 2015-16), Blue Jays de Toronto